Altiris-Symantec : ‘L’enjeu, c’est élargir notre offre sécurité’

Retour sur l’acquisition en cours d’Altiris par Symantec, avec la vision
d’Altiris du marché et de son intégration chez le géant de la sécurité

L’acquisition d’Altiris par Symantec va compléter l’offre de ce dernier jusque sur l’extrémité de la chaîne, le poste de travail, qu’il soit fixe ou mobile. C’est en tout cas ce qui transparaît dans l’acquisition du leader mondial de la gestion de parc par le quatrième éditeur de logiciels et premier dans la sécurité.

« Notre absorption va permettre d’accélérer notre croissance pour atteindre nos ambitions« , affirme Emile Freiha, directeur marketing et opérations EMEA d’Altiris.

« Comment allons-nous atteindre une taille critique entre 500 millions et 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires ? Par des acquisitions, en développant notre offre de sécurité ? Ce mariage est logique, nous intégrons le quatrième éditeur mondial dont le chiffre d’affaires dépasse les 5 milliards de dollars avec 17.000 employés. »

Comment voyez-vous votre intégration dans Symantec, surtout qu’une partie de vos partenaires sont des concurrents de l’éditeur ?

« Ce serait sympathique que nous conservions notre indépendance. Nous allons élargir notre offre client sur la sécurité, sur le poste de travail et sur les serveurs. Nous ne modifierons pas notre roadmap dans les six mois. En revanche, nous allons intégrer le réseau commercial de Symantec, surtout en Europe où notre taux de pénétration est plus faible. Sur le config management, nous sommes numéro 4 aux Etats-Unis, mais seulement numéro six en Europe. »

« Nous avons un historique sur le poste de travail et vers le datacenter. La notion de poste de travail a changé, il y a plus d’intelligence dans les accès et les applications. Mais il n’y a pas de chevauchement avec Symantec, hors la sécurité. Avec notre approche du ‘end post security’, nous visons au contraire la complémentarité. »

Votre ambition est quand même de dépasser cette vision centrée sur le poste de travail ?

« Notre vision du marché est celle du SOM (Service Oriented Management), basée sur trois piles, le life cycle (cycle de vie), l’automatisation et la sécurité, avec au centre la CMDB (Configuration Management DataBase).« , commente Philippe Charpentier, directeur avant vente EMEA Sud.

« En Europe, nous manquons de notoriété et ne sommes pas encore suffisamment associés à la CMDB. Nous nous sommes positionnés depuis quatre ans sur le Life Cycle Management en plus de notre positionnement sur la migration. Notre offre évolue aujourd’hui sur la gestion des processus au sens ITIL. Surtout, chez Altiris tout est fait de l’intérieur, par développement organique, ce qui nous permet de disposer d’une forte intégration de nos produits. »

Dans ces conditions, comment allez-vous intégrer CMDB avec Symantec ?

« Tout d’abord, nous rencontrons un très bon accueil de la part de nos clients. De plus, nous évoluons vers les servies, du ‘helpdesk’ au ‘service desk’, et vers la gestion automatisée des processus, des services, des workflows. Nous évoluons vers des offres clé en main. Altiris permet l’intégration, la délivrance, la mise à jour des produits dans les processus ITIL« , affirme Emile Fraiha.

« Nos services ont une coloration à 50 % ITIL. L’initiative ITIL est bonne, dans le vocabulaire comme dans les processus. Et chaque processus ITIL s’appuie sur CMDB. Et c’est justement notre proposition de valeur, de gérer de bout en bout et sur tous les processus, en apportant plus d’automatisation« , renchérit Philippe Charpentier.

Cette automatisation est-elle une brique importante ?

« Les technologies permettent d’automatiser beaucoup de processus, et parmi eux beaucoup sont encore manuels. C’est cette réflexion d’Altiris qui va changer les processus. Nous cherchons à réunir dans une même équation la technologie et le business. Et à réduire les coûts d’intégration. »

« Pour Symantec, l’acquisition d’Altiris permet de traiter le poste de travail ‘élargi’, le end-point, le PC et tout ce qui se trouve autour. Symantec apporte la sécurité, Altiris la gestion. »

Altiris est un partenaire important d’Intel sur la technologie VPro?

« Les ventes associées à VPro sont encore peu significatives, mais en effet notre offre gratuite sur VPro va certainement influencer les ventes de matériels. Nous pensons en revanche que devraient arriver, sur cette technologie de gestion à distance du poste de travail, des offres pour les entreprises de plus en plus petites, avec l’émergence de MSP(Management Service Provider ? fournisseurs de services extérieurs de gestion de parc) sur lesquels nous voyons un véritable potentiel de croissance. »

Et la gestion des identités ?

« En effet, nous ne disposons pas de gestion d’identité ! Mais nous savons nous greffer sur un annuaire LDAP pour gérer l’authentification et le référentiel. Nous gérons l’existant et les environnements. »

Vous avez une approche originale de la virtualisation?

« En effet, nous assurons la virtualisation des applications, mais pas des systèmes d’exploitation. Sur ce marché nous sommes à la limite de l’explosion. Sur la migration vers Windows Vista, par exemple, nous pouvons conserver et exécuter toutes les applications, même anciennes et plus reconnues par Vista. Ou encore avec Dell, qui propose une interface d’administration unique développée par Altiris?«