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AMD se lance dans la course aux serveurs ARM

AMD a profité du Open Compute Summit V (les 28 et 29 janvier à San Jose en Californie) pour présenter sa première plate-forme processeur pour serveurs sous architecture ARM 64 bits : l’Opteron A1100.

Cette nouvelle puce, également présentée sous le nom de code Seattle, marque une rupture technologique pour AMD qui, après le support du 64 bits sur architecture x86, le multicœur ou l’intégration du contrôleur mémoire sur le silicium du processeur au cour de la décennie 2000, rejoint donc l’écosystème ARM, architecture réputée pour sa faible consommation énergétique. Une architecture qui, après avoir séduit les marchés mobiles et embarqués (8 milliards de processeurs ARM vendus en 2013), s’attaque aux besoins des datacenters en quête de taux performances/consommation optimaux pour conserver des coûts opérationnels équilibrés face à l’envolée des coûts énergétiques et à la croissance continue des besoins.

8 cœurs ARM Cortex A57

Pour y répondre, AMD proposera un processeur doté de 4 à 8 cœurs ARM Cortex A57 (architecture ARMv8 taillée pour le 64 bits) cadencés autour de 2 GHz, avec 4 Mo de mémoire de niveau 2 (L2) et 8 Mo de cache L3, processeur qui sera en mesure de gérer jusqu’à 128 Go de mémoire vive DDR3 et DDR4 double canal ECC sur modules SODIMM, UDIMM ou RDIMM 128 bits. Côté interface de communication, Seattle supporte 8 canaux PCI-Express 3.0, 8 ports SATA 3, 2 ports Ethernet 10 Gbit/s. S’y ajoute un coprocesseur de chiffrement et la compatibilité avec la technologie de sécurité ARM TrustZone. Le tout gravé en 28 nanomètres (nm).

Une offre solide, sur le papier du moins. S’il est évidemment trop tôt pour savoir si cette configuration répondra aux besoins des utilisateurs finaux, AMD surclasse, avec son son Opteron A1100 (en version octocoeur), l’Opteron X2150 (4 cœurs Jaguar x86) pour une consommation à peu près comparable (25W contre 22W). A fréquence d’horloge équivalente, Seattle proposerait des capacités de calcul environ 2,5 fois plus élevées que son équivalent sous environnement x86. Selon les mesures présentées par AMD.

Lancement fin 2014

« Les besoins des datacenters évoluent. L’approche d’un format unique pour tous limite généralement l’efficacité et les résultats dans des solutions les plus coûteuses », commente Suresh Gopalakrishnan, vice-président et directeur général de l’unité serveur chez AMD. Le nouveau processeur AMD Opteron […] fournit le complément idéal de nos processeurs serveurs x86 Opteron. » Autrement dit, AMD se positionne aujourd’hui sur tous les marchés : x86, GPU, ARM.

AMD lancera la production des nouveaux composants dans le courant du quatrième trimestre. D’ici là, pour développer leurs solutions, les constructeurs de serveurs pourront s’appuyer sur le kit de développement que l’entreprise de Sunnyvale leur fournira prochainement, un reference design au format Micro-ATX équipé de l’Opteron A1100 et compatible UEFI (successeur du BIOS) avec support des alimentations standard (en photo).

Un écosystème applicatif en place

Il restera à s’assurer de pouvoir faire tourner les applications sur cette nouvelle architecture serveur. En la matière, AMD s’appuie sur un écosystème déjà bien étoffé avec le support de l’offre ARM par les principaux acteurs de Linux (Red Hat, Canonical, Suse) et de la virtualisation (KVM et Xen). Côté outils de programmation, les développeurs peuvent compter sur Oracle et la communauté OpenJDK pour le portage de Java sur ARM en plus des principaux langages : Perl, PHP, Python, Ruby. Citons également les populaires compilateur et bibliothèque GNU C, déjà compatibles ARM 64 bits.

Architecture, processeur, reference design, environnement logiciel… La machine est donc lancée pour tenter d’imposer une nouvelle génération technologique de systèmes informatiques visant l’économie énergétique sans sacrifier la performance. Les premiers serveurs Opteron ARM devraient voir le jour dans le courant du 4e trimestre 2014. AMD avance qu’en 2019, cette nouvelle plate-forme à base de CPU ARM occupera 25% du marché des serveurs. Un marché sur lequel l’entreprise californienne entend dominer, tout en revendiquant une « part substantielle » du marché x86.


Lire également

– Processeurs : AMD mise sur le mariage du x86 et des puces graphiques

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