AMD Fusion bousculera-t-il le marché des processeurs?

Largement dominé par Intel, le marché des processeurs x86 ne bouge guère. Mais, iSuppli attend de vérifier l’impact sur le marché que pourrait provoquer la sortie des puces AMD Fusion en 2011.

La configuration du marché des processeurs bouge peu. Lequel reste très largement dominé par Intel, puis par AMD qui s’acharne à maintenir ses positions face au dynamisme et à la puissance marketing de son rival. Au troisième trimestre, les deux acteurs américains occupent plus de 90 % du marché des CPU.

Au troisième trimestre 2010, Intel s’accaparait 80,1 % des ventes de processeurs, selon l’analyste iSuppli. Une progression à peine perceptible de 0,1 % par rapport à la même période en 2009 (avec 80 % du marché), et une baisse légèrement plus voyante (-0,3 %) comparée au deuxième trimestre (80,3 %).

Une variation qui n’impacte par directement AMD même si les variations de son historique sont plus voyantes (certainement du fait du moindre volume de pièces distribuées face à Intel). Au troisième trimestre, l’entreprise de Sunnyvale occupe 11,3 % du marché contre 12,1 % un an plus tôt (-0,8 %) et 11,5 % au précédent trimestre (-0,2 %). Une légère dégradation de la situation qui montre à quel point AMD peine à convaincre (ou à fournir) le marché face à l’offre de son concurrents.

De leur côté, les autres fabricants de processeurs (VIA Technologies, IBM…) progressent, lentement mais sûrement. Ils occupent le terrain délaissé par Intel et AMD avec 8,6 % des parts au troisième trimestre. Soit des progressions respectives de 0,5 % et 0,7 % par rapport au second trimestre 2010 (8,1 %) et au troisième trimestre 2009 (7,9 %). Ils participent donc significativement à l’essor du marché du processeur en progression annuelle de 23 % au troisième trimestre et de 3 % par rapport au trimestre 2010 précédent.

Néanmoins, l’infimité des variations ne permettent pas de dégager une tendance. « En réalité, les changements au troisième trimestre de parts des deux titulaires étaient extrêmement faibles et pas du tout significatif, déclare Matthew Wilkins, analyste principal pour CPU chez iSuppli. Ce qui est important, cependant, est que aucune entreprise n’a été en mesure de prendre des parts importantes sur l’autre. Une des raisons est que chaque société offre un portefeuille de produits compétitifs bien appariés. Une autre raison est que les parts des gammes de produits sur les marchés finaux n’évoluent pas de manière importante pour influer sur l’activité des microprocesseurs. »

Une situation qui pourrait évoluer, selon lui, avec l’arrivée au premier trimestre 2011 des premières puces issues de la stratégie Fusion d’AMD. « Nous attendons avec impatience de voir l’effet que les prochains produits AMD Fusion pourraient avoir sur la situation du marché pour ces deux méga-joueurs. » Pour rappel, Fusion vise à réunir CPU et processeur graphique sur la même pièce de silicium. Des composants qu’AMD renomme désormais APU pour Accelerated Processor Unit. Il va falloir s’y faire…