AMP : Google prône une nouvelle forme de gouvernance

Google prône un nouveau type de gouvernance pour son projet open source AMP (Accelerated Mobile Page), à un moment clé où celui-ci prend de l’ampleur et suite à des critiques.

Google a lancé le framework AMP début 2016 et annonçait en mars dernier qu’il concernait 31 millions de noms de domaine.

Google taxé de prise de contrôle du Web

Visant à accélérer le chargement des pages Web sur terminaux mobiles, il a pourtant essuyé de nombreuses critiques. D’aucuns estiment en effet qu’il s’agit d’un prise de contrôle à peine voilée du Web par Google, sous couvert de la rapidité.

En guise de réponses à ces critiques, Google avance, dans une contribution de blog, qu’AMP a été depuis sa création un projet ouvert. La firme de Mountain View explique ainsi que le projet a reçu des contributions provenant de 710 contributeurs, dont 22 % étant issus de Google et 78 % d’autres sociétés telles que Pinterest, Twitter, Yahoo ou encore eBay. Google précise, dans un billet de blog, « qu’au cours des 30 derniers jours, plus de 350 contributions ont été reçues pour AMP ».

Malgré tout, la filiale d’Alphabet estime que le temps est venu de passer à un autre type de gouvernance.

Des décisions collégiales

Les décisions concernant le code seront désormais prises par un comité comprenant des non-Googlers. Jusqu’à présent, c’est Malte Ubl, responsable technique du projet AMP au sein de Google, qui prenait les décisions finales concernant le code AMP.

Ce dernier précise en effet que « la gouvernance était centrée sur le leader technologique (qui est moi, l’auteur de ce post ), qui décidait au final de ce qui était exécuté et comment ».

Il reconnait que si ce modèle « fonctionne très bien pour les petits projets, nous avons constaté qu’il n’était pas adapté à la taille du projet AMP d’aujourd’hui ».

Vers la création d’une fondation AMP

C’est pourquoi, le projet AMP a annoncé qu’il réformerait sa gouvernance en remplaçant Malte Ubl en tant que chef de file technologique exclusif par un comité de pilotage technique composé d’entreprises investies dans la réussite du projet

En outre, le projet créera un conseil consultatif et des groupes de travail pour piloter les travaux du projet.

Google a déjà recruté des personnes non issues de Google pour le comité consultatif, qui comprendra des représentants du Washington Post, d’AliExpress, d’eBay, de Cloudflare et d’Automattic (l’éditeur de WordPress). Malte Ubl précise que seront également inclus «des défenseurs d’un web ouvert», dont «Léonie Watson du groupe Paciello, Nicole Sullivan de Google / Chrome et Terence Eden».

Le projet devrait également devenir une fondation dans le futur.

Avec ce modèle de gouvernance plus ouvert, le projet pourrait bénéficier d’un soutien plus approfondi de la part d’autres fabricants de navigateurs tels qu’Apple, Mozilla et Microsoft, ainsi que de la communauté open source élargie.

(crédit photo @ thieury – shutterstock)