Adobe : « Nous n’abandonnons pas Flash »

Adobe va-t-il faire une croix sur Flash ? « Absolument pas », nous répond la firme. Toutefois, les utilisateurs de Flash Professional et de Flash Builder pourraient avoir à terme deux choix de runtimes lors de la compilation de leurs applications : Flash ou l’HTML5.

Flex : de l’open source à l’open gouvernance

Concernant le framework Flex, qui va passer sous l’égide de la fondation Apache, Michaël Chaize confirme ce que nous avions supposé précédemment : si la firme a longtemps gardé la main sur ce produit afin d’imposer un rythme soutenu en terme d’innovations, maintenant que Flex est relativement stabilisé en terme de fonctionnalités, un autre modèle, plus ouvert, a été choisi. « Les développeurs pourront ainsi plus facilement contribuer au développement de Flex. »

Avions-nous tort en annonçant la mise à la retraite programmée de la plate-forme Flash ? Les choses sont en fait bien plus subtiles. Adobe ne cache ainsi pas vouloir créer des ponts entre Flash et l’HTML5. Il y a tout d’abord Wallabee, qui permet d’exporter des animations Flash Professional en HTML5. Il y a également Falcon JS, un produit open source qui permettra d’exporter des projets Flash Builder en HTML5.

Ce produit permettra-t-il de se passer de Flash ? « Non, indique Michaël Chaize. L’HTML5 n’est pas encore assez mûr et performant pour des applications de ce type. Toutefois, nous contribuons à mettre ce standard à niveau. »

Flash et HTML5 à partir des mêmes outils

Flash Professional CS6 intégrera la technologie Wallabee et sera donc capable d’exporter les animations en Flash ou en HTML5. En toute logique, Falcon JS offrira, un jour, la même flexibilité à Flash Builder. Dans les deux cas, l’export HTML5 ne remplacera pas le mode Flash, qui offrira de meilleures performances et probablement des fonctionnalités plus avancées, Michaël Chaize nous confirmant que la feuille de route de la plate-forme Flash reste très chargée pour les deux années à venir.

Les développeurs auront donc le choix entre utiliser une plate-forme maison, optimisée au maximum, ou opter pour l’HTML5, standardisé, mais à l’évolution plus lente. Dans les deux cas, ils continueront d’utiliser les outils et frameworks qu’ils connaissent : Flash Professional, Flash Builder, l’ActionScript et Flex. Lors du déploiement des applications, deux familles de runtimes seront disponibles : la première composée de Flash Player et d’AIR, et la seconde s’appuyant sur un navigateur web compatible HTML5 (standardisé) et PhoneGap (open source). Dans ce contexte, le rachat de PhoneGap par Adobe prend tout son sens.

Transition transparente

Si transition il y a, elle devrait donc se faire de façon totalement transparente. De fait, c’est l’apparition d’un nouveau runtime, puis – in fine – une éventuelle transition vers celui-ci, qui est programmée et non un abandon pur et simple de la plate-forme. De plus, cette transition ne pourra être définitive que si l’HTML5 arrive au niveau de Flash en terme de fonctionnalités. Pas question de faire revenir les développeurs à l’âge de pierre des RIA (Rich Internet Applications). « Adobe aurait tout à y perdre », conclut Michaël Chaize. Ouf !