Antennes relais: les opérateurs acceptent de réduire l’émission

Après de longs mois de lutte, les opérateurs vont réduire l’émission des antennes relais situées sur des lieux publics.

Les associations crient victoire! La mairie de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile Orange, SFR et Bouygues Télécom, sont parvenus à un accord sur le réseau d’antennes relais, prévoyant des seuils d’exposition du public à leurs émissions de 20 à 40 fois inférieurs aux normes légales.

Cet accord fait suite à une longue lutte engagée l’année dernière par une kyrielle d’associations de riverains. Ces derniers s’inquiétaient de la prolifération d’antennes relais au dessus de leurs têtes (sur les immeubles) et de celles de leurs enfants (sur les toits des écoles). Pression Arguant du principe de précaution (aucun étude scientifique ne prouve les effets nocifs de ces antennes, mais aucune ne les dément…), ces mêmes riverains demandaient aux opérateurs de réduire de façon significative les émissions de ces antennes craignant des conséquences sur la santé publique. Mais au départ, ces associations se sont heurtées à un mur: les opérateurs ne daignaient même pas leur répondre. Il aura fallu attendre le changement de majorité politique à Paris pour que les choses changent. Le nouveau maire, Bertrand Delanoe, avait en effet promis de prendre en charge ce problème. Grâce à la pression de Paris, un accord a donc été trouvé. Il fixera les niveaux d’émission à un niveau compris entre 1,2 et 2,5 volts par mètre. « Notre accord aura valeur de référence pour de nombreuses villes françaises et étrangères », a déclaré Yves Contassot, adjoint au maire, responsable de l’environnement, tandis que des associations de défense Priartem et Agir pour l’environnement parlaient « d’énorme avancée ». Du côté des opérateurs, le « retournage de veste » est subtil: « Il y a eu de notre part un changement de pied », admet Jean-Noël Tronc, d’Orange mais parlant au nom de l’Association Française des opérateurs de téléphonie mobile (AFOT). Il explique la prise de conscience, chez les industriels, de « la nécessité de rassurer une opinion publique dont l’inquiétude réelle s’est nourrie d’une information insuffisante ». Une information « insuffisante » fournie par les opérateurs eux-mêmes…