Antitrust : Intel reste muet face aux demandes de Bruxelles

Malgré les remontrances répétées de la Commission, Intel, menacé d’une lourde amende, n’a encore fourni aucune explication

Intel l’insolent ? Sommé depuis plusieurs mois par la Commission européenne d’apporter des données sur ses pratiques commerciales et accusé d’étouffer son principal concurrent, AMD, le fondeur de Santa Clara applique une technique simple et éprouvée : ne pas bouger.

Selon une information des Echos, Intel n’aurait pas donné suite aux demandes d’explications exigées par Bruxelles. Et ce, malgré le dernier délai fixé par la Commission, un délai expiré le 17 octobre dernier.

Interrogé par le quotidien économique, Jonathan Todd, porte-parole de Neelie Kroes, commissaire chargée de la concurrence, a estimé que « cette non-réponse [était] sans précédent dans ce type d’enquête, laquelle[continuait]de suivre son cours malgré tout ».

Intel a préféré, semble-t-il, déposer une plainte devant un tribunal du Luxembourg pour contester la procédure bruxelloise. En fait, le géant américain souhaite avant tout gagner du temps. Se sachant pénalisé par sa position dominante sur le marché des puces (près de 80% de part de marché), le fondeur souhaite rassembler un maximum de preuves pour contourner l’accusation de monopole.

Rappelons que de graves accusations pèsent sur le géant américain. Le fondeur est accusé depuis de longues années de rabaisser ses tarifs et d’exercer des pressions sur les fabricants pour que ces derniers choisissent ses processeurs en lieu et place de ceux développés par son principal concurrent, AMD.

A ces anciens griefs s’ajoutent d’autres reproches plus récents. Selon Bruxelles, Intel aurait favorisé certains grands distributeurs en proposant des réductions de prix sur les ordinateurs équipés de ses puces.

Pour Intel, la partie reste plus que jamais serrée et dangereuse. Si sa culpabilité était prouvée, le fondeur pourrait écoper d’une amende de 2,6 milliards d’euros, l’équivalent de 10% de ses ventes annuelles.