APM : les modèles économiques interpellent Gartner

« Leaders » dans le Magic Quadrant de l’APM, Cisco, Datadog, Dynatrace et New Relic font tous l’objet d’une remarque sur un aspect de leur pricing.

La tarification, point délicat des solutions de gestion de la performance applicative (APM) ? Les quatre « leaders » du Magic Quadrant consacré au sujet ont en tout cas tous droit à des remarques en la matière. Et elles ne sont globalement pas favorables.

Chez Cisco, c’est un récent changement de modèle économique qui alerte Gartner. En l’occurrence, le passage d’une facturation par agent à une facturation par cœur de CPU. Une évolution qui suppose une courbe d’apprentissage susceptible de « perturber » l’activité de clients.

Le constat est de même teneur avec New Relic : la grille tarifaire a connu des modifications significatives en 2020. Avec, à la clé, des hausses chez « beaucoup de clients », et parfois significatives.

Chez Dynatrace, Gartner regrette l’existence d’une tarification unifiée entre les environnements cibles, qu’ils soient ou non en production. Concernant Datadog, c’est l’engagement financier initial qui coince.

Gartner Magic Quadrant APM 2021

Les hyperscalers se rapprochent

Datadog est l’un des deux « leaders » à se voir crédité d’un bon point sur le pricing. Motif : la transparence. Gartner salue aussi sa capacité de développement produit et l’efficacité de ses solutions pour la catégorisation des problèmes. Il ne fait pas de même sur le volet analyse commerciale. Ni sur le déploiement, à défaut d’une option sur site.

L’analyse commerciale est, au contraire, un point fort chez Cisco. Comme la cartographie de l’expérience utilisateur. Le groupe américain a aussi pour lui la profondeur de son portefeuille d’outils de monitoring. En revanche, dixit Gartner, ses solutions manquent de maturité sur la partie analyse des logs. Et de cohérence sur le STM (analyse des web apps), en attendant l’intégration de ThousandEyes.

New Relic est l’autre « leader » crédité d’un bon point sur le pricing. Pour un compartiment particulier de l’offre : l’ingestion de données. Autres éléments positifs : l’élasticité de son SaaS et l’adoption d’agents de collecte open source. Le passage à la plate-forme New Relic One a par contre retardé la mise en place de certaines briques, dont la détection d’anomalies dans les logs. On surveillera par ailleurs dans quelle mesure la position de l’APM évoluera dans l’offre de New Relic, cette dernière allant de plus en plus vers l’analyse de données.

Dynatrace se distingue quant à lui par la modularité de sa plate-forme et la facilité de déploiement. Ainsi que sa composante automatisation, fondée sur l’orchestrateur Keptn. Gartner se montre moins positif à propos des nouveaux cas d’usage de type digital workplace ou sécurité des applications. Il évoque une « stratégie naissante » chez Dynatrace.

On aura noté, d’une année sur l’autre, une disparition dans le carré des « leaders » : celle de Broadcom, désormais classé « acteur de niche ». Principale raison : une focalisation sur les équipes IT au sein de sa base installée.

Alibaba Cloud fait pour sa part son entrée au Magic Quadrant de l’APM. Pas AWS et Google, qui font toutefois l’objet d’une « mention honorable ». Le premier avec Amazon Cloud Watch et X-Ray. Le second avec Google Cloud Operations Suite et CloudTrace.

Le VDI, tendance montante de l’APM

Que fallait-il pour figurer au Magic Quadrant ? D’un côté, être capable d’observer le comportement transactionnel d’une application sur tout son cycle de vie. De l’autre, pouvoir collecter automatiquement des données sur au moins trois frameworks parmi Java, .NET, PHP, Ruby, Node.js, AngularJS, Python et Go. Mais aussi satisfaire à au moins trois critères parmi les suivants :

  • Découverte et cartographie automatisées des applications et de l’infrastructure
  • Prise en charge d’applications fonctionnant sur au moins deux navigateurs majeurs (mobile et desktop)
  • Identification automatique de la cause d’un problème de performance et anticipation des conséquences sur l’activité
  • Échange bidirectionnel d’informations avec les solutions d’automatisation d’infrastructure et de réponse automatisée aux incidents
  • Rapprochement des indicateurs de performance applicative avec les KPI business et les parcours utilisateurs
  • Analyse de données depuis des sources tierces avec les mêmes possibilités que pour les données collectées avec des agents propriétaires

Gartner a tenu compte des capacités de monitoring des terminaux et des bureaux virtuels, mais pas en tant que critères déterminants. Il note tout de même que la tendance à intégrer de telles fonctionnalités – parfois en jonction avec des éditeurs tiers – s’est développée avec le télétravail.