Apple : maxi-action contre mini-iPod défectueux

L’affaire de l’iPod Nano qui s’abîme et se raye s’envenime. Des utilisateurs californiens mécontents viennent de lancer une action collective contre la marque à la pomme, pour rayures excessives

L’action groupée fait des émules aux États-Unis. Cette pratique permet à des utilisateurs victimes d’agir de façon groupée pour obtenir une réparation collective. Dans ce cas précis, le problème concerne la fragilité de l’écran de l’iPod Nano.

Le dernier « bijou » d’Apple, qui a tout misé sur la miniaturisation, est particulièrement sensible aux chocs. Un défaut gênant, qui, il faut bien l’admettre, est particulièrement embarrassant pour un lecteur de musique portable. Et la démonstration de Steve Jobs glissant avec aisance son Nano dans la poche de son « bluejeans » n’est pas du goût de tout le monde. Point de vue rapport qualité-prix on peut dire que Apple s’est fourvoyé. Suffisamment du moins pour entamer son image de marque. La plainte a été déposée le 19 octobre auprès d’une cour fédérale de San José en Californie. Le cabinet d’avocats Hagens Berman Sobol Shapiro revient dans les colonnes de l’Expansion sur les raisons de cette action collective : « Les iPod Nano s’égratignent excessivement durant un usage normal. Apple savait que son iPod Nano possède un défaut de fabrication. L’écran peut rapidement être endommagé, ce qui rend l’appareil inutilisable. En cela, Apple viole les lois sur la protection des consommateurs ». D’après le cabinet américain, Apple n’a pas utilisé une couche de résine suffisante pour protéger son écran. Interrogé fin septembre par le magazine « Macworld », Phil Schiller, vice-président marketing produits d’Apple, a confirmé :« que les clients qui ont reçu un iPod Nano dont l’écran est cassé pourront l’échanger. Ils sont du ressort des vendeurs et ne concerneraient que 0,1% des iPod Nano écoulés. » Pour résoudre le problème qui prend des dimensions que le groupe n’envisageait pas, Phil Schiller avait proposé de remplacer les iPod cassés contre la somme de 25 dollars. Seulement aujourd’hui, les avocats qui représentent les « macophiles » trahis par la fragilité de la bête réclament des dommages et intérêts importants à répartir entre les plaignants. Depuis le 6 septembre Apple a vendu plus d’un million d’iPod Nano et les analystes estiment qu’environ 10 millions de Nano seront en circulation d’ici le 31 décembre 2005. Si cette « class action » prend de l’ampleur, le mastodonte de Cupertino a du souci à se faire. Et Sony, qui souhaite reprendre la main dans le secteur du Walkman, pourra se frotter les mains.