Applications de gestion : le marché se consolide. Adieu le spécifique…

Adieu, lignes de code non documentées et nuits sans fin : l’ERP et le ‘best-of-breed prennent d’assaut le ‘mid-market’.

D’après le cabinet IDC, en 2006 la France arrive au cinquième rang mondial de la dépense informatique avec 56,5 milliards de dollars, derrière l’Allemagne (70,3), le Royaume-Uni (73,4), le Japon (108,8) et les États-Unis (406,1).

Par ailleurs, l’hexagone conserve cette place lorsqu’on calcule les dépenses consacrées aux logiciels avec 18 %, soit un bon résultat par rapport à la moyenne européenne entre 15 et 23 %. « Quant à la Chine, l’Inde et la Russie, leurs parts de 10 % peuvent s’expliquer par une pratique du piratage très répandue« , lance Marc Laporte, directeur général d’IDC France. Sur le marché des applications, la France investit 4,5 milliards de dollars, donc moins que le Royaume-Uni (6,6) ou que l’Allemagne (7,6). « Un phénomène qui s’explique en grande partie grâce à la réussite de l’éditeur allemand SAP qui tire l’ensemble du marché national« , analyse Marc Laporte. Le spécifique vit-il ses dernières heures de gloire ? Sur le marché des PME de 100 à 2000 employés, progiciels intégrés (ERP) et ‘best of breed‘ (combinaison de logiciels spécialisés) se partagent le gâteau, avec un léger avantage pour l’ERP, sauf dans le secteur de la paie et des RH (ressources humaines, voir schéma ci-dessous). Il semblerait donc que ces deux approches se maintiennent sur toutes les fonctions attendues par ces entreprises. Grand perdant, le développement spécifique résiste encore bien sur la gestion commerciale (23 %) et la gestion de production (16 %). Néanmoins, cette approche accuse une forte baisse générale (comme l’illustre le second schéma). Enfin, lorsqu’on demande aux entreprises ce qu’elles possédaient avant d’acquérir leur nouvel ERP, 43 % répondent un ERP, 37 % un développement spécifique effectué en interne ou via un prestataire, et 19 % une solution ‘best of breed‘. Les développements spécifiques perdent donc du terrain au profit des ERP. L’inévitable concentration salutaire des ERP mid-market Ces constatations pourraient laisser croire que le marché devrait alors croître naturellement, appuyé par les rapprochements d’entreprises, les besoins de rationalisation ou encore les évolutions réglementaires. Que nenni ! C’est oublier un peu vite le cycle de vie des produits qui confirme chaque année sa tendance à l’allongement. « Actuellement, la durée de vie des logiciels en entreprises oscille en moyenne entre 8 et 10 ans« , souligne Marc Laporte. Certes, cela fidélise le client, mais ralentit considérablement le développement. « Le rythme de migration de la base installée ne permet pas aux acteurs d’atteindre leurs objectifs de croissance. Cette situation conduira inévitablement à une accélération de la concentration des acteurs du mid-market. » Le marché des solutions destinées aux grands comptes a d’ailleurs déjà bien entamé cette phase. Un phénomène qui devrait contribuer à l’essor du marché, car « l’existence de leaders forts est un facteur de développement : un marketing plus fort, avec une meilleure compréhension et une lisibilité accrue des solutions. Bref, de nombreux atouts pour dynamiser ce marché« , conclut Marc Laporte.