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Après le rachat par Microsoft : que reste-t-il à Nokia ?

En revendant son activité terminaux mobiles et services (Devices & Services) à Microsoft (lire Mobilité : Microsoft se paye les Lumia de Nokia et pourrait récupérer Elop), Nokia a vendu l’utilisation de sa marque et de ses brevets pour 10 ans à Redmond. Mais quelles technologies et comment les marques Nokia seront-elles exploitées ? « Nous n’avons pas encore les détails de l’accord », reconnaît Xavier Des Horts, responsable de la communication chez Nokia France.

On sait néanmoins que « quelques brevets » seront intégralement cédés à Microsoft dès 2014 après validation de l’opération de rachat par les actionnaires et les autorités de la concurrence. Quels brevets ? Et dans quelle proportion ? On l’ignore pour le moment.

La R&D reste chez Nokia

Néanmoins, l’unité Advanced Technologie de la future organisation de Nokia, qui regroupera les centres de recherche et développement, conservera « la plupart des brevets ». Potentiellement, le constructeur finlandais pourrait donc continuer à designer des cartes-mères pour mobiles ou tablettes autour de ses technologies et les commercialiser à différents constructeurs même s’il ne serait pas forcément très rentable, et fair-play, de chercher à concurrencer son ancien partenaire sur un marché du mobile bien encombré.

Nokia aura probablement plus fort à faire du côté des développements de technologies propres aux réseaux mobiles à travers sa division Nokia Solutions and Networks (NSN). Rappelons que l’entreprise d’Espoo a récemment récupéré dans son intégralité NSN suite à l’acquisition des 50% du capital à son ancien partenaire Siemens. Avec sa marge de 11,8% et sa trésorerie de 1,4 milliard d’euros au deuxième trimestre, NSN devrait porter Nokia dans le vert après des années de trimestres déficitaires.

Here reste Nokia

Autre secteur porteur que conserve Nokia : les services de cartographie développés autour des technologies Navteq, racheté en 2008. Regroupées derrière la marque Here, les solutions de géolocalisation dépassent les seules plates-formes Windows Phone pour équiper des entreprises (SNCF, Yahoo…) et investissent aujourd’hui le secteur très porteur de l’automobile. Here pourrait également, à l’avenir, équiper les plates-formes iOS et Android. Deux SDK sont en cours de développement chez Nokia. Si Android est relativement bien pourvu en matière de cartographie avec Google Maps, Apple pourrait s’intéresser à l’offre de Nokia pour pallier les difficultés que la firme de Cupertino rencontre avec son logiciel Plan.

Dans tous les cas, Here est une valeur montante pour Nokia avec 8% de croissance du chiffre d’affaires entre les premier et deuxième trimestres 2013 et une marge enfin positive de 3,4%. Laquelle devrait continuer à s’élever alors que Here continuera d’équiper, pendant 4 ans au moins, les cartes routières des Windows Phone dont le volume est amené à se développer sous l’ère Microsoft.

Quid des marques ?

Si le service de cartographie reste dans le giron finlandais, les marques Nokia et Lumia seront bel et bien exploitables par Microsoft. Mais, comme le fait remarquer Xavier Des Horts, « Microsoft Nokia Windows Phone Lumia » ne sera pas forcément une appellation très pertinente à utiliser. L’exploitation des marques nécessitera des optimisations même si, le temps d’assurer la transition, Microsoft devrait continuer à mettre en avant les marques Nokia et Lumia pour vendre ses Windows Phone.

Quant aux smartphones Asha et autres terminaux sous S30 et S40, « tout part chez Microsoft », indique le porte-parole de Nokia France. Reste à savoir si Redmond en poursuivra la commercialisation ou s’il mettra un terme à un secteur à fort volume (plus de 53 millions d’unités au deuxième trimestre) mais à marge faible (avec un prix de vente moyen de 26 euros, en recul). Ce qui est fort probable à l’heure où plus d’un téléphone sur deux vendu aujourd’hui est un smartphone.

Nokia une nouvelle fois réinventé

Avec la vente de sa division terminaux mobiles, Nokia prouve, encore une fois, sa capacité à se réinventer. N’oublions pas que, née de la fusion de trois industries du XIXe siècle (papier, caoutchouc, câble), l’entreprise a notamment vendu des téléviseurs avant de devenir pendant 12 ans le numéro 1 mondial des téléphones mobiles.

crédit photo © woodyalibaba  – shutterstock


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