L’Arcep est armée pour suivre l’évolution du réseau de Free Mobile

Jean-Ludovic Silicani, président de Arcep, devant la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale

Devant la Commission des affaires économiques, le président de l’Arcep s’est expliqué sur la situation du marché des télécoms en France. Donc sur Free Mobile.

« Il faut une intervention publique pour animer la concurrence », a martelé Jean-Ludovic Silicani, mercredi 10 avril, devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale (vidéo disponible sur cette page).

Le président de L’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) défendait, une nouvelle fois, le rôle de régulateur de l’Autorité attaquée en début d’année par certains opérateurs (ou leurs syndicats), mais aussi Bercy. « nous sommes l’architecte qui va essayer de construire un marché, surtout quand on vient d’une situation de monopole. »

Cette longue introduction visait notamment à justifier les choix du régulateur qui a aménagé l’arrivée de Free Mobile sur le marché qui, pour le coup, a effectivement « animé la concurrence ». Jean-Ludovic Silicani a rappelé que l’Arcep était « tout à fait armé pour suivre l’évolution du réseau » du quatrième opérateur mobile.

90% de la population en 2018

Le régulateur est formel à cet égard : Free Mobile disposerait, aujourd’hui, d’une infrastructure couvrant entre 45 à 50% de la population. Ce taux de pénétration s’élevait à 28% il y a tout juste quinze mois, le 10 janvier 2012, date du lancement commercial réussi de Free Mobile, indique ITespresso.fr. Un taux qui s’élevait à 38% l’été dernier.

Néanmoins, « Nous allons revérifier bien sûr avec Free que ce taux de couverture correspond à la réalité », a précisé le président de l’Arcep. Dans tous les cas, la prochaine échéance pour Free Mobile est fixée à janvier 2015. À cette date, l’opérateur devra avoir atteint les 75%. Et 90% à l’horizon 2018.

2000 sites à trouver

Pour l’heure, il s’appuie sur un contrat d’itinérance 2G – 3G avec Orange. Mais cette dépendance vis-à-vis du réseau hôte entraîne un commissionnement important qui contrarie la rentabilité du service.

À cet égard, Free Mobile s’est mis en quête de trouver de points hauts stratégiques pour déployer ses antennes relais. « 2000 sites au cas par cas », comme l’a souligné Jean-Ludovic Silicani devant la Commission du Parlement.

Iliad, maison recherche un nombre équivalent de sites auprès d’acteurs institutionnels et d’acteurs des télécoms « pour accéder à leurs sites existants ».

Difficile d’installer des antennes

En aparté, des contrariétés perdurent dans l’installation des antennes-relais, avec des difficultés administratives au niveau des collectivités, des bailleurs et des riverains. Au premier chef, le débat de santé publique autour du potentiel danger de l’exposition aux ondes électromagnétiques.

La ministre Fleur Pellerin est intervenue sur ce dossier, rappelant, pour apaiser les tensions face à la montée au créneau du groupe Europe Ecologie Les Verts (EELV), qu’il n’existe actuellement « aucun consensus scientifique sur la dangerosité ». Nous ajouterons néanmoins qu’il n’y a pas non plus de consensus sur sa non dangerosité. D’autant que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a classé les ondes électromagnétiques comme « probablement cancérogènes pour l’homme ».

Le cas sensible de Paris

Autre cas sensible, celui de Paris, où la situation devrait s’éclaircir après la signature d’une charte associant opérateurs mobiles et municipalité.

Au 31 décembre 2012, l’Agence nationale des fréquences recensait, dans le cadre de son Observatoire des investissements dans les télécoms, 1779 stations de base installées par Iliad.


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