ARM ambitionne de devenir un standard unique pour l’industrie

Aux côtés des géants des semi-conducteurs, ARM fournit des designs à l’industrie et poursuit son chemin pour devenir une plate-forme unique capable de répondre aux attentes de processeurs de communication

Qu’y a-t-il de commun entre l’électronique d’une automobile, les composants d’un téléphone mobile ou d’un ordinateur de poche, voire une console de jeux GameBoy ? Le coeur de chacun des processeurs qui pilotent ces appareils et dont le design a été fourni par ARM.

Éric Lelardie, directeur EMEAI de ARM, nous éclaire sur la stratégie de ce concepteur de design de microprocesseurs industriels, peu connu et pourtant si présent. « Notre développement est basé sur notre capacité d’innovation. Nous consacrons 30 % de nos ressources à la recherche et au développement, nous sommes la seule entreprise dans le monde à consentir un tel effort« . Au moment où les fabricants de processeurs s’affrontent sur les technologies 64 bits, l’industrie des microcontrôleurs assure timidement son passage du 8 aux 16 et 32 bits. Encore lui faut-il trouver les standards autour desquelles elle se regroupera et qui lui fourniront les outils de développement nécessaires. ARM, avec sa stratégie de solutions et de plate-forme unifiée, accompagne cette migration. « Nous participons à la réduction des prix par la suppression des étapes intermédiaires. Nous participons à la tendance de consolidation du marché en proposant notre standard« . Qu’il s’agisse de Cortex M3, son architecture de microcontrôleurs, ou de Cortex A8, son coeur de traitement orienté communications, ARM mise sur cette reconnaissance, mais aussi sur l’intégration des technologies. « Nous proposons une infrastructure SoC (silicium sur composant), qui accompagne l’exploration des architectures en offrant une solution de parallélisation du développement. Notre apport de standards permet d’envisager la virtualisation des conceptions. Une approche dynamique qui nous permet d’être les plus rapides du marché« . En effet, en proposant un design complet, qui associe le traitement aux communications, avec ses bibliothèques largement documentées et les outils pour les intégrer, ARM accélère sensiblement les délais de conception. « En proposant les processus avec le modèle, les outils maison ne peuvent que s’effacer« . À côté des technologies qui ont fait sa réputation, ARM propose désormais un second niveau de design intégrant des technologies qu’il a développé : l’IP physique, l’interface physique pour le transfert des données à très haut débit. Il s’agit d’une couche de composants de communication parallèle à celle du processeur, vitale pour que ce dernier soit des plus performants. ARM prend ici en compte les flux et il règle la complexité des transferts de données au niveau d’un composant unique. Il adopte aussi une approche technologique d’empilement qui répond aux besoins de l’industrie. Et le software ? « Nous sommes entrés dans une spirale logicielle, avec un environnement software de plus en plus complexe. La valeur du logiciel devient stratégique pour le hardware« . C’est dans ce cadre qu’il faut analyser la stratégie du designer d’acquisition de solutions logicielles, qu’il s’agisse d’Artisan, acquis l’an passé, ou des outils de Keil. Quelle sera la prochaine étape pour ARM ? Sur la partie industrielle des microcontrôleurs, nous l’avons évoqué, c’est l’accompagnement de la migration vers le 32 bits. Mais c’est surtout la reconnaissance du design d’ARM en standard du marché, qui semble en bonne voie. Concernant le design des coeurs de communication, ARM vise 1 GHz en 65 nanomètres sur son silicium, probablement pour 2008. Trois axes seront particulièrement suivis par ses 320 partenaires, la partie logicielle pour les environnements d’exécution en Java et .NET, la gestion de l’énergie et la validation des applications.