Assurance Qualité des SI : état des lieux chez les entreprises françaises

Nous profitons de l’édition par MAP, filiale d’Altran, d’un livre blanc sur l’Assurance Qualité des SI pour évoquer ce sujet devenu brûlant pour beaucoup d’entreprises. Première étape, un état des lieux avec une étude de PAC

C’est à l’aube de l’an 2000, avec la peur du célèbre ‘bug’ du nouveau millénaire qui menaçait les ordinateurs de la planète, que la question de l’Assurance Qualité des Systèmes d’Information (AQSI) a commencé à tirailler les entreprises.

A l’époque, comme le rappelle Jean-François Perret, Président du Directoire de Pierre Audoin Consultants (PAC), « La réponse apportée a essentiellement consisté dans l’usage de logiciels de tests. »

Mais très vite la situation s’est durcie. Avec l’implosion de la ‘bulle Internet’, tout d’abord, puis la remise en question du positionnement des directions informatiques (DSI) par le direction générales. A l’époque, PAC, qui commençait à s’intéresser à la question, constate le retard important des entreprises françaises en matière d’AQSI, face à leurs homologues américaines, ce qui est assez classique, mais aussi face à leurs homologues européennes, allemandes ou belges, ce qui est plus surprenant.

A suivi la vague des scandales financiers, qui s’est traduite par la création de règlementations de gouvernance internationales et locales, avec la nécessité impérieuse de se doter d’outils de contrôle.

Aujourd’hui, l’AQSI s’impose d’autant plus que le système d’information (SI) joue désormais un rôle transversal dans la quasi totalité des fonctions opérationnelles et de support de l’entreprise, tout en disposant d’une position centrale qui accompagne à la fois la gestion des processus de l’entreprise et la nécessaire transparence des DSI.

Mais où en est l’Assurance Qualité des SI ?

Une étude commandée par MAP, filiale d’Altran en charge de l’AQSI, auprès de PAC, permet de faire le point sur ce marché.

Un chiffre, tout d’abord, les dépenses d’AQSI des grandes entreprises françaises en 2007 devraient représenter 535 millions d’euros, conseil, assistance technique, forfait et externalisation confondus.

Si le retard affiché par les entreprises françaises persiste, la prise de conscience des problématiques est réelle, et 53 % des entreprises interrogées estiment que l’impact de l’AQSI sera de plus en plus important sur leur résultat. C’est pourquoi les dépenses en ce domaine devraient progresser annuellement de 12,1 % jusqu’en 2009.

A ce titre, les besoins en conseil, mise en place de structure qualité, de bonnes pratiques et de méthodologies sont importants, et l’externalisation se développe.

D’ailleurs 50 % des entreprises interrogées ont confirmé qu’elles font appel à au moins un prestataire, et 23 % l’envisagent. En revanche, 62% n’envisagent pas de l’industrialiser, ou alors en partie seulement pour 36 %.

L’Assurance Qualité des SI, au fait, c’est quoi ?

L’étude PAC apporte une réponse à cette question sensible, car entre l’aspect novateur de cette approche et la spécificité française de l’interaction entre MOA (maître d’ouvrage) et MOE (maître d’oeuvre), la perception de l’AQSI varie sensiblement.

Pour 51 % des entreprises, l’AQSI c’est la livraison de logiciels fiables qui répondent aux besoins des clients internes et qui les accompagnent dans la prise en main. Pour 25 %, c’est la livraison de logiciels qui répondent aux besoins métiers des clients internes. Enfin, pour 22 %, c’est la livraison de logiciels exempts d’erreurs techniques dans les meilleurs délais.

On notera que les budgets vont en priorité à la DSI, ou alors en second aux directions métiers, ou encore vers une entité spécifique, avec une forte volonté d’améliorer, rationaliser et structurer les pratiques.

Mais pourquoi investir dans l’AQSI ?

Les entreprises françaises se déclarent satisfaites ! La totalité de celles qui ont été interrogées par PAC jugent la qualité de leur SI au moins bonne, sinon excellente, tant sur les aspects technologiques que fonctionnels.

Leurs critères pour justifier une telle information sont :

– le temps de réponse (71 %) ;

-la gravité des incidents au regard des enjeux métiers (55 %) ;

– la conformité aux exigences règlementaires et au contrôle interne (55 ) ;

– la fréquence des incidents (53 %) ;

– l’adéquation parfaite du SI aux besoins métiers selon le ressenti des utilisateurs (42 %) ;

– la qualité technique des développements (16 %) ;

– l’adéquation parfaite du SI aux besoins métiers au regard du nombre d’anomalies fonctionnelles constatées (15 %).

On note bien évidemment que ces critères de mesure restent très ancré dans le test des applications, alors que l’AQSI prend aujourd’hui une dimension autrement plus large.

Au sein des entreprises françaises, c’est la DSI qui conserve la main sur les projets d’AQSI, à 82 %, et ça se ressent, même si à 40 % la démarche échoit à une cellule dédiée…au sein de la DSI. 4 % seulement des entreprises disposent d’une organisation qualité au sein des directions métiers, et encore 4% seulement disposent d’une véritable organisation transverse et indépendante dédiée.

De même, une majorité (64 %) des entreprises interrogées conservent une approche de l’AQSI par projet ; contre 35 % par processus métier ; 29 % par application ; 13 % par ensemble applicatif ; et 5 % par normes et certification. Elles ne sont que 5 % à adopter une approche globale, une vue d’ensemble du ‘management de la qualité’ du SI.

L’approche transversale est donc encore loin d’être à l’ordre du jour, 38 % seulement l’ont mise en place, tandis que 24 % ne l’envisagent même pas. Et dire que tous s’entendent à reconnaître la transversalité du SI !

Si l’Asssurance Qualité du Système d’Information est de plus en d’actualité au sein des entreprises françaises, il reste, comme nous venons de le voir un sacré chemin à parcourir pour qu’elle ne s’inscrive dans la démarche qualitative de l’entreprise…

Dans un prochain article, nous évoquerons les démarches mises en place par MAP pour accompagner les entreprises dans le déploiement de leurs processus AQSI.