Atos lève le voile sur son supercalculateur ARM

Le Français Atos fait de la technologie ARM son cheval de bataille pour bâtir le supercalculateur exaflopique européen. Et dévoile sa première machine à base de puces Cavium.

Le Français Atos a profité de la conférence ISC High Performance, qui se tenait récemment à Francfort, pour dévoiler son supercalculateur Sequana X1310, la variante ARM du modèle X1000 à base de Xeon et de Xeon Phi. Le X1310, qui repose, comme attendu, sur des puces ThunderX2 de Cavium, la seconde génération de puces pour serveurs du fabricant comprenant 54 coeurs, devrait être disponible au second trimestre 2018.

En confirmant son intérêt pour la plate-forme qui domine l’informatique mobile, Atos fait partie des précurseurs du calcul hautes performances sur ARM. Si une société italienne, E4 Computer Engineering, propose des clusters à base de ThunderX de première génération depuis 2015, le Français figure parmi les premiers intégrateurs à faire confiance à cette vtechnologie dans le HPC, aux côtés de Cray, qui a livré un supercalculateur ARM en Grande-Bretagne un peu plus tôt dans l’année, ou de Penguin Computing, qui vient également de dévoiler une plate-forme à base de ThunderX2. Signalons toutefois que Dell, HPE ou Lenovo s’intéressent également au sujet, notamment en raison de la propension d’ARM à se montrer peu gourmand en énergie.

ARM ou l’exaflops européen

Pour Atos, ARM apparaît toutefois comme central. Le Français compte en effet sur ces puces pour amener son architecture HPC baptisée Sequana vers l’exascale, la prochaine frontière pour le supercalcul (ce qui représente 1 000 pétaflops, là où le système actuel le plus puissant atteint tout juste 93 pétaflops).

La conception de ce supercalculateur exascale signé Bull s’inscrit dans le projet européen Mont Blanc. Démarrée en 2011, cette initiative, visant à développer des systèmes HPC peu voraces en énergie tout en offrant « un nouveau niveau de performances », est coordonnée par Bull (la marque d’Atos dans le HPC) depuis 2015. Financé par les fonds de la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon 2020, le projet est entré dans sa troisième phase. Son objectif ? « Définir l’architecture d’un nœud de calcul de classe exaflopique basé sur l’architecture ARM, et qui puisse être fabriqué à une échelle industrielle ». Mont Blanc 3 doit déboucher sur la conception d’un prototype à base de Sequana X1310, tout en oeuvrant en parallèle à la conception de logiciels (OS, outils et applicatifs) adaptés à l’architecture v8 d’ARM.

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