AT&T mise 39 milliards sur T-Mobile USA

Sous réserve d’approbation, ce rachat de T-Mobile par AT&T signerait le retour des méga-concentrations au sortir de la crise de 2009

A peine les géants de l’industrie se sont-ils refait une santé qu’ils courent déjà après les opérations de croissance externe. Et plus c’est gros, plus vite il faut tenter.
En voulant prendre le contrôle de la filiale américaine de l’allemand T-Mobile, AT&T devra sortir le gros chèque: 39 milliards de dollars. Ces 39 milliards seraient répartis entre 25 milliards payés ‘cash’ et le reste constitué de 8% du capital d’AT&T.  Les dirigeants de T-Mobile conserverait plusieurs sièges au conseil d’administration.
Il est vrai que cet outsider débarqué d’Europe aux Etats-Unis a réussi quelques jolis coups, parvenant notamment à s’imposer comme le premier partenaire, exclusif dans un premier temps, d’Apple au lancement réussi de l’iPhone.
De son côté, fin 2010, AT&T a récupéré les fréquences pour l’infrastructure de mobiles 4G auprès de Qualcomm (cf. article ‘Qualcomm revend ses fréquences 4G à AT&T‘).
De même, on se souvient que, fin 2009, Orange et T-Mobile avaient trouvé une solution de consolidation sur le marché britannique.

Ce rachat, qui pourrait fortement modifier le paysage concurrentiel des télécoms aux Etats-Unis, va nécessiter une double approbation: celle des autorités de la concurrence (Departement of Justice) et celle de la FCC (Federal Communications Commission.
Jusqu’ici, les spécialistes du domaine télécoms croyaient plutôt à un rapprochement entre Sprint, le numéro 3, et T-Mobile.

AT&T, Verizon, T-Mobiles, le paysage telecoms aux USA
AT&T, Verizon, T-Mobiles, Sprint: le paysage telecoms aux USA (source: WSJ)

Cette opération de croissance externe d’AT&T serait placé sous le signe du business de la téléphonie mobile et « en particulier de la prometteuse 4G en cours de déploiement aux Etats-Unis » -constate notre confrère ITespresso. « Son concurrent Verizon affiche aussi des velléités dans ce sens » (cf. article : ‘Sous le signe de la 4G‘)
AT&T, qui revendique une base de 95,5 millions de clients mobiles, a l’intention de couvrir 95% de la population américaine avec ce réseau nouvelle génération propice à l’Internet très haut débit mobile.

Cette consolidation porterait le chiffre d’affaires de ses activités mobiles de 58,5 milliards de dollars à 80 milliards de dollars. 

« Cela améliorera la qualité de notre réseau et permettra d’étendre la couverture LTE à un bassin de 294 millions de personnes », déclare Randall Stephenson, Président et P-DG d’AT&T. Le nombre d’abonnés, les deux portefeuilles étant additionnés, dépasserait les 129 millions.