Avec Biztalk 2006, Microsoft ravive la flamme .Net 2.0.

L’éditeur compte bien continuer sa conquête des développeurs et administrateurs d’applications

Disponible dans quelques semaines, Biztalk Server 2006 revient sur le devant de la scène. Microsoft affiche ainsi clairement sa volonté de rester un des acteurs majeurs des applications professionnelles.

Outre sa forte présence sur les systèmes d’exploitation, Microsoft a compris depuis longtemps que l’utilisation de l’informatique en entreprise passe par les applications. De plus, bien au-delà du prix des licences, les entreprises cherchent à abaisser le coût de leur système d’information. Pour cela, l’éditeur de Redmond propose d’augmenter la productivité des développeurs, et au passage des prestataires. Le coût des applications et de leur maintenance doit devenir plus abordable! Biztalk : des ‘conteneurs’ pour services métier « Biztalk, positionné à l’origine sur l’EAI, a suivi l’évolution des architectures applicatives, pour devenir un serveur de processus, » explique Éric Ortiz, chef de produit Biztalk. Le c?ur de la solution modulaire repose sur quatre composants. Le socle Biztalk fait fonction de serveur d’application. Sur la version 2006, Biztalk fournit un conteneur (ou ‘container’) applicatif recevant les divers éléments constituant une application, le tout reposant désormais sur l’architecture .Net 2.0. De plus, les connecteurs vers les progiciels les plus répandus du marché seront inclus en standard (SAP, mainframes, Siebel, Oracle Application, JD Edwards, DB2?). « Cela permet, par exemple, qu’un seul développement soit déployé automatiquement vers l’une ou l’autre de ces applications, » précise Éric Ortiz. Le module d’orchestration BPM (business performance management,conforme à la spécification BPEL 1.1), permet de décrire les processus métier. Puis les règles métiers peuvent alors être ajoutées via le moteur de règle (‘Business Rule Engine‘ ou BRE). « Cette logique métier externalisée en dehors de l’orchestration, permet d’effectuer des modifications sans avoir à éditer, recompiler et redéployer l’orchestration, » souligne Éric Ortiz. De plus, elles peuvent être décrites par des utilisateurs métiers, sans langage de programmation, via des assistants. Enfin, avec le module BAM (Business application monitor), il est possible de définir des indicateurs de performances pour ‘écouter des transactions ou des processus’ (montant moyen de commande, état de stocks, etc.). Parmi les autres nouveautés annoncées, on retrouve une console d’administration Biztalk unifiée offrant une vue distribuée, une installation rapide et simplifiée, le support du 64 bits de SQL Server 2005 et de Visual Studio 2005. Des services Web encore plus simples Par ailleurs, le déploiement des services Web a été amélioré. L’administrateur pourra d’un simple clic choisir les niveaux de découplage et définir un mapping selon l’environnement de déploiement. Cette possibilité repose sur la notion de ‘port logique’ des processus, facilitant l’attribution des ressources. Ainsi, l’utilisateur accède simplement à des services Web en mode centralisé comme distribué. Enfin, il est possible d’ajouter des serveurs à chaud afin de soulager un (ou plusieurs) serveur Biztalk. Si Microsoft ne parle pas a priori d’ESB (Entreprise service bus)(*), on constate pourtant que sa solution dispose d’une solution permettant de modéliser et d’orchestrer des services Web avec un moteur de règles et un suivi d’activité des processus; le tout est proposé avec un lot de connecteurs qui sera fortement apprécié. Mais Microsoft reste Microsoft? Reste que si le couplage des services Web peut être allégé au maximum, le couplage avec le système d’exploitation Windows reste fort. Et plus encore, puisque le serveur de communication simplifiant fortement la communication entre services (applicatifs, de communication, etc.) sans effort pour le développeur, fait partie intégrante du système d’exploitation. L’éditeur défend une solution intégrée qui augmente la productivité, simplifie l’intégration et dispose d’une technologie répandue (la sienne…). Une question subsiste: que recherche réellement l’entreprise ? Une solution ouverte ? Un service informatique avec des technologies répandues ? Plusieurs éditeurs avec des solutions très pointues éprouvées ? A chacun sa réponse, à chacun sa philosophie, puisque les informaticiens deviennent des économistes, pourquoi pas des philosophes? ___ (*) ESB (Entreprise Service Bus): ce type de ‘middleware’ pour l’intégration d’applications s’appuie sur les services (Soap, WSDL, …), les connecteurs d’applications JCA (Java Component architecture) et le langage XML. Ce bus orchestre la communication entre applications hétérogènes via les services Web, avec échanges de formats en XML, etc. Il peut également intégrer des règles métiers intelligentes dans cette communication.