Avec les Tukwila Intel introduit le quadri-cœur dans ses processeurs Itanium

Quatre cœurs, deux milliards de transistors, nouvelles fonctions de continuité de service… Les Itanium 9300 seraient deux fois plus performants qu’auparavant.

Quelques jours après avoir présenté sa nouvelle plate-forme vPro 2 pour processeurs x86, Intel annonce aujourd’hui sa nouvelle gamme de puce Itanium 64 bits sous architecture RISC. Une annonce qui intervient parallèlement à celle des processeurs Power 7 avec lesquels IBM n’entend pas laisser à Intel le marché des plates-formes destinées aux applications critiques. Selon Intel, 80 % des entreprises du palmarès Global 100 s’appuient sur les infrastructures Itanium pour exploiter leurs applications stratégiques.

La famille Itanium s’enrichit donc d’une nouvelle série : la 9300 (nom de code Tukwila). Pour l’heure, cinq nouvelles puces font leur apparition. Elles sont proposées avec des fréquences d’horloge évoluant entre 1,33 et 1,73 GHz pour 10 à 24 Mo de mémoire cache de niveau 3 (cache partagé) et des enveloppes thermiques comprises entre 130 et 185 W.

Composées de deux milliards de transistors, les nouveaux processeurs voient le nombre de cœurs passer de deux, pour les modèles 9100, à quatre. Avec la technologie Hyper-Threading, ce sont donc huit coeurs logiques qui alimentent les Tukwila. Intel précise par ailleurs que la largeur de la bande passante mémoire est multipliée par 6 et même par 8 avec les composants DDR3 standards. De quoi booster significativement les performances. Le fondeur de Santa Clara n’hésite pas à parler de doublement des performances avec l’Itanium 9350 par rapport à la génération précédente.

L’optimisation des capacités de traitement sont loin de constituer les seules innovations de la puce. Les Tukwila bénéficient de nouvelles fonctions RAS (Reliability, Availability, Serviceability) qui s’étendent désormais aux processeurs, à sa technologie d’interconnexion Intel QPI (QuickPath Interconnect) et au sous-système mémoire. Les 9300 bénéficient également de l’architecture MCA (Machine-Check Architecture) évoluée qui gère les erreurs entre le matériel, le firmware et le système d’exploitation afin de fluidifier la continuité de service et de permettre au système de se rétablir à partir d’erreurs par ailleurs bloquantes.

La résilience de la puce est renforcée par la technologie de virtualisation Intel VT (Virtualisation Technology) de support des hyperviseurs ainsi que par le chipset i7500 qui assigne directement les périphériques d’E/S aux machines virtuelles pour optimiser les traitements des machines virtuelles. Enfin, le nouvel Itanium bénéficie des avancées apportées sur l’architecture des Core et Xeon x86 Nehalem. A savoir l’interconnexion QPI, le Scalable Memory Interconnect (tampon mémoire redimensionnable) et d’un contrôleur central des E/S depuis le chipset (Intel 7500).

Selon Intel, les applications actuelles bénéficieront directement des nouvelles performances des Tukwila sans nécessiter d’optimisation supplémentaire. Si les performances sont bien au rendez-vous comme l’affirme Intel, le retour sur investissement s’en trouvera d’autant plus rapide pour les entreprises visant à renouveler leurs solutions de calcul. Les Itanium 9300 sont proposés entre 946 et 3 838 dollars l’unité par lot de mille. Les premiers serveurs Itanium devraient débarquer d’ici trois mois. Notamment du côté de HP, partenaire privilégié d’Intel, avec les serveurs Integrity mais aussi les machines NovaScale GCOS de Bull qui équipent aujourd’hui la Caisse d’allocation familiale (et ses 30 millions d’allocataires).

La gamme des Itanium poursuivra ses évolutions avec le Poulson qui se distinguera par « une architecture multicœur de pointe, des améliorations au niveau des instructions et de l’Hyper-Threading ainsi que de nouvelles fonctions de fiabilisation », explique Intel, tout en conservant une compatibilité matérielle au niveau du socket et binaire au niveau applicatif. Ce qui permettra aux partenaires constructeurs d’Intel de faire évoluer rapidement leur offre Itanium et aux entreprises de bénéficier d’une forte évolution avec un minimum d’aménagement de leur environnement de production.