Avec VxRail, VCE retente une percée dans l’hyperconvergence

Fort sur le marché de la convergence, VCE veut maintenant conquérir celui de l’hyperconvergence avec sa dernière appliance, VxRail.

VCE a une position dominante dans les infrastuctures convergées. Parti tôt sur ce marché, l’entreprise commune (VMware, EMC et Cisco) a séduit les grandes entreprises et les opérateurs avec les vBlock au point de réaliser un chiffre d’affaires de près de 2 milliards de dollars. Depuis les choses ont changé et bougent avec l’arrivée de l’hyperconvergence. Un secteur qui intéresse VCE surtout pour son potentiel de croissance. Philippe Charpentier, responsable des ingénieurs avant-vente VCE en Europe, souligne que « les infrastructures convergées représentent un marché de 10 milliards de dollars avec une croissance à deux chiffres, les infrastructures hyperconvergées génèrent pour l’instant que quelques millions de dollars, mais avec une croissance très importante ».

Exit VSPEX Blue, hello VxRail

Pour profiter de cette aubaine, VCE avait déjà fait une première incursion avec VSPEx Blue en février 2015 en s’appuyant sur les spécifications Evo:Rail de VMware. Aujourd’hui, VCE remplace VSPEX Blue avec le lancement de VxRail à destination des PME ou des filiales de grands groupes. Sur la partie technique, il s’agit d’une appliance 2U qui comprend jusqu’à 4 nœuds donc 4 serveurs (avec un niveau maximal de 64 serveurs). VCE s’appuie sur des serveurs Qanta pour le moment. Le stockage est assuré selon la configuration par de la mémoire flash (jusqu’à 19 To par nœud, soit 76 To par appliance ) ou de manière hybride par du flash et du SAS. Seule contrainte, selon Stéphane Croix, avant-vente chez VMware, « il faut garder un disque flash pour vSAN (virtual SAN) qui est utilisé pour l’accélération du caching ». Une densité en flash mise en avant pour se différencier de la concurrence, assure-t-on chez VCE. Sur la partie réseau, la filiale d’EMC garde les solutions Cisco, un choix politique (ou économique ?) par rapport à NSX de VMware.

Cependant, l’intégration avec VMware est forte. Comme cité précédemment, la machine embarque vSAN (qui vient d’évoluer en version 6.2) pour le partage de stockage. Les briques de virtualisation sont assurées par vSphere et vCenter. On retrouve des fonctionnalités comme la déduplication et la compression, ainsi qu’un système d’erasure coding dans des configurations pouvant aller jusqu’à 112 cœurs dans des serveurs 2U. Le caractère « scale out » n’est pas oublié avec des logiciels capables de chaîner des ressources de stockage externe (vBlock par exemple) ou du Cloud public.

PME et filiale ciblées

Une réponse aux besoins des PME et notamment des filiales. VxRail vise les parcs de 200 à 300 VM, explique Philippe Charpentier, avec des possibilités d’évolutivité rapide. Le prix de base de l’appliance est de 60 000 dollars. Le constructeur espère un plus grand succès que les VSPEX Blue qui n’auront pas duré longtemps et concurrencer un peu plus des acteurs comme Nutanix, Simplivity ou Atlantis Computing. VCE peut déjà compter sur le cas client Renault Formule 1 qui a adopté les VxRail pour l’analyse des courses. L’écurie s’appuyait habituellement sur un Vblock 200 pour faire ce travail. Mais selon Antony Smith, infrastructure manager chez Renault interrogé par nos confrères de ComputerWeekly, « le Vblock 200 avaient fait leur temps et leurs poids de 350 kg entraînent des coûts supplémentaires de 250 dollars par kg ». C’est donc naturellement que le constructeur s’est tourné vers les appliances 2U VxRail, mais garde son Vblock 200 en mode PRA sur site.

Il reste la question du rapprochement avec Dell qui risque de redistribuer les cartes de la convergence et même de l’hyperconvergence pour VCE. Philippe Charpentier estime qu’officiellement rien n’est fait et que sur le terrain « VCE et Dell sont des concurrents ». Il répète aussi qu’un accord avec Cisco court sur 4 ans pour privilégier les serveurs et les briques réseaux de l’équipementier.

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