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Avis d’expert : à entreprises agiles, réseaux agiles

L’actuel buzz provoqué par le SDN est en réalité né l’année dernière à l’occasion du Sommet de l’Open Networking. Organisé conjointement par l’Université de Stanford et l’Open Networking Foundation (ONF), il proposait une approche novatrice du Software-Defined Networking (SDN) basée sur OpenFlow – un protocole standard permettant de centraliser la programmation du réseau.

Grâce à ce nouveau type d’architecture, il n’est plus nécessaire de configurer manuellement chaque équipement faisant partie du réseau : toutes les instructions sont envoyées à des sous-ensembles d’équipements ou à la totalité du réseau, créant ainsi un « software-defined network » : un réseau défini par les éléments logiciels et non plus matériels.

Dans un routeur ou un switch classique, la transmission rapide des paquets (le plan de données) et les décisions de routage haut niveau (le plan de contrôle) sont gérées au sein d’un même équipement. OpenFlow quant à lui les sépare : le plan de données reste sur le switch tandis que les décisions de routage sont déplacées sur un contrôleur central et les deux plans communiquent via le protocole OpenFlow.

Les switchs et les contrôleurs OpenFlow sont déjà disponibles – des vendeurs de grande envergure soutenant ce nouveau standard. Intégrés à un réseau, ils simplifient le déploiement de protocoles de routage et de commutation innovants, pour optimiser les performances, mais aussi pour améliorer la flexibilité du réseau afin de supporter la mobilité des machines virtuelles, gagner en niveau de sécurité et créer la nouvelle génération de réseaux mobiles basés sur IP.

Si OpenFlow est une initiative récente, le SDN existe depuis bien plus longtemps. Ma propre entreprise le pratique depuis 2004 lorsqu’elle a lancé un système d’exploitation permettant de créer des scripts applicables à l’ensemble de ses produits réseau permettant à ces derniers de s’adapter dynamiquement aux demandes fluctuantes du réseau. D’autres fabricants d’équipements ont également adopté le SDN, mais ces pionniers ont chacun développé leur propre approche propriétaire.

Le facteur clé concernant OpenFlow est qu’il s’agit d’un standard industriel totalement indépendant des vendeurs. Plus ces derniers apporteront leur soutien à OpenFlow, plus le choix d’équipements SDN sera large et sans possibilité de verrouillage de la part des uns ou des autres. Encore et toujours, nous constatons l’importance de cet état de fait : lorsque les standards sont bels et bien établis, l’implémentation de ceux-ci peut réellement prendre son essor.

OpenFlow, l’Android des réseaux

OpenFlow peut devenir « l’Android de la mise en réseau », encourageant le développement d’un marché ouvert proposant de nouvelles applications SDN capables de répondre à un large éventail de besoins réseaux et de pressions métiers.

Si le principe du BYOD (‘Bring Your Own Device’ = ‘apportez votre propre matériel’) donne des migraines aux DSI, il y aura des applications de gestion de la mobilité pour gérer cette pression et fournir un service optimal aux utilisateurs.

Il y aura également des applications de contrôle du réseau pour aider à la gestion de l’identification, de la sécurité, du routage, de la QoS (qualité de service) différenciée et plus généralement pour tout ce dont le département informatique pourrait avoir besoin.

Extreme ouvre la voie en hébergeant un portail dédié aux applications réseaux, encourageant ainsi la croissance d’un marché enrichi par les usagers, assez proche du fonctionnement actuel de l’app-store Android. Les réseaux d’entreprise de demain s’adapteront aux différents besoins commerciaux sans la perte de temps, le coût et surtout les risques actuellement engendrés par le déploiement de changements effectués manuellement à travers toute l’infrastructure.

Beaucoup de choses ont été écrites sur les problèmes de complexité, de gestion et de sécurité entrainés par la transition des réseaux d’hier, clos et câblés, vers les réseaux actuels, perméables et sans fil, connectant une population d’utilisateurs mobile et changeante adepte du BYOD.

Se posent également de nouvelles pressions liées à une virtualisation omniprésente, aux applications vidéo très gourmandes en bande passante, à la transition vers l’IPv6, aux nouvelles menaces planant sur la sécurité des données et les législations gouvernementales concernant la vie privée et le contrôle des données aux frontières.

Un monde d’opportunités

Remplacer une gestion réseau basée sur un matériel distribué par un contrôle centralisé basé sur le logiciel ouvre tout un monde d’opportunités pour les départements informatiques.

Avec plus de visibilité et un contrôle global, vous pouvez approvisionner le réseau de façon dynamique et le rendre plus souple tout en optimisant l’utilisation des ressources. La gestion du trafic SDN permet la virtualisation du réseau et peut aider à supporter les services cloud, y compris le cloud computing hybride.

Un opérateur a d’ores et déjà amélioré son débit pour les gros fichiers et réduit sa latence de 40% à 60% en utilisant le SDN pour s’adapter aux informations sur le comportement du réseau en temps réel et mettre en forme les flux de manière dynamique. Un routage « conscient du type de service » permet la distribution d’une vidéo ou de tous autres types de flux assez volumineux en fonction du profil de l’utilisateur, de l’état de congestion du réseau ou d’autres paramètres.

Le SDN permet une attribution de la bande passante à la fois granulaire et évolutive : vous pouvez en effet utiliser le SDN pour programmer les droits d’accès, la sécurité, la QoS ou toute autre politique en même temps que les chemins propres à chaque flux pour pouvoir offrir des niveaux de services différenciés et une expérience utilisateur optimale, sans pour autant avoir à reconfigurer les équipements de bout en bout.

Un utilisateur pourrait donc passer alternativement d’une session de ‘chat’ sur son smartphone, au visionnage d’une vidéo puis à l’écoute de musique en streaming sans aucune dégradation du service. Les vidéoconférences et le trafic interactif peuvent ainsi être envoyés sur des chemins réseaux prévus pour obtenir une expérience utilisateur optimale tandis que le reste du trafic continue à être routé normalement.

D’après Bruno Orth, vice-président senior du département Architectures et Stratégies Réseaux chez Deutsche Telekom, membre fondateur de l’ONF et client d’Extreme Networks : « les principes du SDN font avancer la vision de Deutsche Telekom sur la connexion qui existe entre la vie personnelle et le travail et doivent permettre d’accélérer l’innovation pour une expérience utilisateur la plus fluide possible. »

Enfin, pour les DSI se trouvant dans une situation financière tendue, un point peut se révéler particulièrement important : le SDN peut se construire pas à pas, sans avoir recours à des mises à jour forcées. Tous les équipements OpenFlow ajoutés au réseau ajoutent un peu plus de programmation possible là où il y en a le plus besoin. Et même si votre entreprise n’en a pas besoin aujourd’hui, le SDN jouera certainement un rôle de plus en plus important dans l’avenir.

Un réseau plus agile aidera votre entreprise à surpasser la compétition – ne vous laissez pas distancer.

Crédit photo : © Extreme Networks


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