Derrière la magie DevOps

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Décryptage par Satnur Kumas et Paul Duval experts tech chez Fabernovel des points d’attention à anticiper avant le coup de baguette si vous venez de vous lancer dans l’aventure ou y songer.

Si nous sommes tous convaincus par les promesses de la démarche DevOps, beaucoup d’entreprises encore aujourd’hui pensent que s’y lancer se fait par magie. Que la charge du DevOps passe dans la seule épaisseur du trait d’un développement applicatif.

Construire une culture commune et repenser son mode de fonctionnement

La promesse DevOps, on l’a probablement tou.tes entendu. Elle permet de résoudre une situation commune où les équipes de développement et d’exploitation ont des objectifs antagonistes et du mal à s’accorder pour répondre au mieux aux enjeux business (time-to-market, besoins utilisateurs et réduction des coûts). DevOps offre ainsi la possibilité de casser les silos entre les équipes en fluidifiant et en automatisant les opérations de livraison.

Et pour les entreprises qui douteraient encore ou qui viennent que de s’y lancer, les résultats du “State of DevOps 2021” de Google Cloud Platform sont limpides : les entreprises à l’état de l’art du DevOps sont en capacité de déployer 1000 fois plus et plus rapidement que les entreprises ne l’utilisant pas tout en augmentant leur capacité à se remettre d’incidents.

Mais il ne suffit pas de décliner la démarche simplement en recrutant des compétences DevOps et en achetant des licences d’outils “à la mode”. Si comme le PSG, vous alignez les meilleurs talents qui ne se connaissent pas, leur somme d’individualités n’en fera pas pour autant une équipe avec une pratique commune. Un socle commun avec des pratiques partagées et compréhensibles par toute l’équipe DevOps est nécessaire.

L’adoption de la démarche DevOps doit se faire dans un programme de transformation de l’entreprise, et pas uniquement de la DSI. Ces programmes de transformation peuvent par exemple avoir pour objectif de ne plus se limiter à des roadmaps à 3 ou 5 ans. En effet, ces roadmaps ne sont plus viables dans le paysage concurrentiel actuel tant l’informatique et les priorités changent de plus en plus rapidement. Il convient donc de penser par petits incréments rapidement livrables.

C’est dans ce mode de fonctionnement que la démarche DevOps prend tout son sens en proposant par exemple d’automatiser les tests et les déploiements pour qu’une mise en production devienne un non-événement au coût fortement réduit. Les incidents sont également plus facilement détectables et les corrections ou roll-back sont accélérées. D’une manière générale, on note jusqu’à 3 fois moins d’échec au déploiement avec l’utilisation de la démarche DevOps toujours selon le State of DevOps report.

Adapter la démarche à son entreprise

Une multinationale ayant des contraintes différentes d’une start-up, la mise en place du DevOps doit s’adapter à chaque organisation.

>> Certaines petites entreprises, ayant déjà une organisation adaptée au DevOps, vont pouvoir se focaliser sur la mise en place d’un socle avec les outils du marché et sur la mise en place d’une petite équipe aux pratiques partagées.

>> Dans d’autres entreprises plus importantes, ayant des parcs applicatifs peu développés et des pratiques peu adaptées, il sera pertinent de construire les processus et les outils associés en fonction des besoins. Une première approche par cas d’usage pratique est intéressante à appliquer.

>> Dans les entreprises ayant un parc applicatif très développé, il devient indispensable de réfléchir à un socle et ses pratiques communes en premier lieu. L’adoption d’une démarche industrielle capable de passer à l’échelle. Par exemple, l’utilisation d’une solution de conteneurisation, d’un VPN multi-applicatif redondé etc. pourront être nécessaires.
Une fois cette base définie, sa mise en place à un périmètre réduit d’applications permet de tester l’adéquation du socle et des pratiques ainsi que de l’ajuster tout en gardant la philosophie d’industrialisation et de reproductibilité.

>> Dans les entreprises n’ayant pas encore franchi le pas vers le cloud, un plan de formation et d’acculturation sera probablement nécessaire pour démystifier le DevOps et les pratiques modernes de construction d’applications.

Plus généralement, l’implémentation de la démarche DevOps implique l’apport de modifications sur les outils, les processus, l’organisation, la culture et les compétences.

Les outils servent à supporter le cycle de vie applicatif complet depuis la modification du code jusqu’au déploiement automatisé des composants. Les processus et l’organisation supportent également les changements de rythmes des livraisons au sein des différentes équipes et participent à limiter les freins et goulets d’étranglement. Associés à une culture en adéquation avec la démarche DevOps, les équipes qui mixent leurs compétences gagnent en autonomie et deviennent responsable de leur périmètre applicatif dans son intégralité.

Dans tous les cas de figures, il y aura des travaux conséquents de mise en place d’un socle technique et d’un alignement des pratiques avant de profiter de la fluidité apportée par le DevOps. Ces travaux sont souvent négligés ou sous-estimés par les équipes projets qui pensent “DevOps = 3 clics en 5 minutes”. Son intégration requiert la mise à disposition de ressources suffisantes, aussi bien sur le plan humain que financier.

Derrière la magie DevOps, c’est une transformation au-delà de la DSI qui doit être opérée, mais aussi et surtout, une adaptation de la démarche à son entreprise. Développer et livrer des produits en parfaite adéquation avec les besoins des clients deviendra alors, un jeu d’enfants.


Auteur
Satnur KUMAS est consultant architecte chez Fabernovel. Il intervient aux différentes phases de projets numériques depuis leur cadrage jusqu’au déploiement en production.   Paul DUVAL est consultant chez Fabernovel. Il accompagne les DSI à se transformer au travers de projets innovants.
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