Du Cloud first au Cloud Smart : la nouvelle ère du Multicloud

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Les entreprises ont largement débuté leurs activités dans le Cloud avec une vision simple, en s’appuyant sur un cloud privé connecté avec un Cloud public. Ce choix tend sensiblement à disparaître aujourd’hui, jusqu’à passer d’une stratégie cloud first (le cloud quels que soient mes workloads) à une stratégie cloud smart (le cloud en fonction de mes workloads).

On constate notamment un phénomène de rapatriement des données, tel que le définit le cabinet d’étude IDC [1] : il en ressort que près de 80 % des clients ayant adopté une stratégie cloud first rapatrient 50 % de leurs workloads sur du cloud privé, on premise ou non. 
En d’autres termes, ces entreprises adoptent des infrastructures offrant les mêmes caractéristiques de services que le cloud public, sans les difficultés rencontrées de gouvernance ou de coût peu maîtrisé.

Le Cloud public avec discernement

Attention, cela ne signifie pas qu’elles rejettent en bloc les opportunités du cloud public, au contraire. Elles continuent de l’adopter mais avec plus d’adresse et de discernement. Ce qui les conduit à ne pas restreindre leurs choix de cloud public.
C’est précisément ce qu’il ressort de l’étude IDC : 93 % des acheteurs déploieront à terme leurs workloads sur au moins deux clouds publics, voire plus.

Or, à besoins différents, à applications et workloads différents, infrastructures différentes. La stratégie Cloud First ne peut effectivement pas répondre aux nombreuses problématiques d’adhérence et d’interdépendance, aux exigences de conformité particulières, à la volonté de s’épargner tout risque d’enfermement propriétaire.

La réalité informatique passe par une approche Cloud Smart et devient une constellation de clouds et de fournisseurs différents. Cela signifie donc qu’il faudra savoir gouverner le choix et la gestion de ce futur qui sera multicloud.

Bien choisir son infrastructure en 5 points clés

1 – Pour déterminer le meilleur emplacement pour un workload, il est indispensable d’analyser les enjeux associés à chaque application concernée par un projet de modernisation. Ainsi on se demandera pour quoi et quand faudra-t-il un Cloud privé on premise, un Cloud public ou un fournisseur de services hébergés et spécialisés ?

2 -Le mode de consommation des budgets s’impose en première lecture. Le modèle on demand du cloud public exige exclusivement de l’OPEX, qu’il faudra savoir gouverner afin de contrôler et maîtriser la facture mensuelle. À l’inverse, l’infrastructure traditionnelle donne un modèle économique très maîtrisé, lorsque l’on dispose d’un minimum de visibilité sur ses besoins à venir.

3 – Autre point d’importance, les SLA. Avec des équipes bien accompagnées et bien formées, ils sont bien contrôlés en infrastructure traditionnelle. En services hostés, ils sont contractualisés. La surveillance de leur bonne exécution relève donc moins d’experts techniques que de gestionnaires de contrats, en interne qui plus est, mais ne demandez pas à un expert de devenir un gestionnaire de contrat à moins qu’il soit correctement accompagné.

La situation est très différente dans le cloud public puisqu’il n’existe pas d’engagement contractuel sur les SLA, qu’il s’agisse des données comme de la performance ou de la disponibilité. On montera alors des architectures capables d’atteindre le même niveau de service qu’en infrastructure traditionnelle, mais généralement pour un coût supplémentaire.

4 – À condition de moderniser ses infrastructures On premise, leur agilité se rapproche de celle du Cloud public. Le Cloud Provider apporte quant à lui une très forte agilité, un catalogue de services prêts à l’emploi et une automatisation intégrée. Mais il ne saura pas s’adapter à des besoins particuliers. Côté services hostés, l’entreprise achète un service et des SLA, loue des compétences mais l’agilité ne correspondra qu’aux conditions du contrat. Leur spécialisation (PCI-DSS par exemple) complique en outre l’automatisation des tâches.

5 – Enfin, la couche sécurité relève de menaces différentes selon les infrastructures. Alors qu’un système de chiffrement de données n’est pas forcément perçu comme utile On Premise, il devient nécessaire en Cloud public en tant que système additionnel.
Rappelons que le Cloud Provider ne s’engage que sur la sécurité du Cloud et non celle des données hébergées, qui relève de la responsabilité de l’entreprise.

Comment simplifier au maximum la gestion du Multicloud ?

Gouvernance et organisation entrent alors en jeu une fois chaque workload cartographié et positionné. La gestion du Multicloud est un des points les plus critiques de la transformation digitale. Chaque Cloud représente en effet un silo, avec un format spécifique de machine virtuelle et des outils hétérogènes, rendant impossibles toute cohérence opérationnelle inter-silos, l’assimilation des niveaux de services et la garantie de sécurité. Autant d’aspects critiques pour l’entreprise qui est engagée auprès de ses clients et collaborateurs.

C’est pourquoi il faut simplifier au maximum son Multicloud, en interconnectant les parties, privée, publique et edge au travers d’une Infrastructure as a Service. C’est une réponse à la fois financière et technique capable de prendre en compte les différentes problématiques de chaque workload. Qu’elle soit On premise ou managée, elle offre un portail de services, communément appelé CMP (Cloud Management Platform) pour provisionner ses machines virtuelles, appliquer ses propres règles de gouvernance et gérer le cycle de vie des applications, en lien avec une solution d’automatisation.

Ce n’est qu’à cette condition de simplification que l’entreprise pourra ensuite prendre à bras le corps les étapes qui suivront nécessairement, comme l’ouverture du système à un écosystème plus large, la gestion du cycle de vie de bout en bout, du socle à l’application, et la surveillance du coût. Savoir en permanence qui consomme quoi n’est certainement pas optionnel non plus.

[1]  Livre blanc IDC, juin 2018, Adopting multicloud, a fact-based blueprint for reducing enterprise business risks.


Auteur
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Responsable avant-vente
MTI France
Thomas Leconte est Responsable avant-vente chez MTI France
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