La cyberfraude est avant tout une fraude, commise par un canal numérique

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En matière de cybersécurité, c’est l’information qui compte, et non le support. L’objectif doit être de rendre l’attaque lisible pour l’ensemble de l’organisation.

Il n’existe pas, en France, de définition juridique de la cyberfraude : pour le législateur, il s’agit d’une escroquerie – qui est, elle, définie pénalement – commise via un canal digital.
Faut-il y voir un oubli ou un manquement dans la Loi ? Bien au contraire ! C’est plutôt un rappel essentiel qu’une fraude reste une fraude, quels que soient les moyens utilisés.

La Loi désigne par le terme de « fraude » tous les actes de tromperie accomplis par ruse et par mauvaise foi dans le but d’obtenir un avantage. À la lumière de cette définition, des techniques modernes telles que le phishing ou l’usurpation d’identité numérique sont, de fait, des fraudes, leur particularité étant qu’elles sont commises via un canal numérique – d’où leur appellation de « cyberfraude ».

Dès lors, il est légitime de se poser la question : faut-il se protéger contre la fraude ou contre le risque informatique ? La question peut surprendre, mais elle est pourtant essentielle.
Car comprendre la finalité d’une attaque doit faire partie intégrante de la politique de sécurité informatique des entreprises. En d’autres termes, il ne faut pas se concentrer uniquement sur « comment cette attaque pourrait-elle avoir lieu », mais aussi sur « pourquoi ».

Connaître la fin permet d’anticiper les moyens

Dans l’édition 2020 de son benchmark des incidents de cybersécurité, le cabinet Wavestone dresse le bilan d’une soixantaine de cyberattaques subies par des organisations françaises entre septembre 2019 et août 2020.

L’analyse de ces incidents confirme que la première motivation des cybercriminels est financière : 45% des attaques étudiées visaient à obtenir de l’argent, par chantage (menace de divulgation) ou par le versement d’une rançon (ransomware).

Ces activités frauduleuses sont prises très au sérieux par les autorités publiques. La plateforme cybermalveillance.gouv.fr, créée en 2017 par le groupement d’intérêt public Action contre la Cybermalveillance (GIP ACYMA), aide les particuliers et les entreprises à connaître la nature des différentes menaces et à s’en protéger.
Cependant, cette plateforme gouvernementale se focalise sur les moyens mis en œuvre par les attaquants : phishing, usurpation d’identité, ingénierie sociale, etc. Elle préconise des réponses adaptées, mais elle se concentre surtout sur l’aspect technique ou « cyber », laissant de côté l’autre aspect essentiel de la fraude : son mobile.

Ainsi, Wavestone met également en exergue le fait que le vol de données à d’autres fins que directement financières, par exemple leur exploitation frauduleuse ou leur détournement, représente encore 30% des attaques analysées. Pire : pour 82% d’entre elles, le mobile n’a pu être clairement identifié. Zone d’ombre colossale quand on sait que seule une vision globale de ce qui peut pousser un malfaiteur à s’en prendre à une entreprise permettra de décider de la meilleure stratégie de protection.

« Connais-toi toi-même »

Pour obtenir cette vision globale du risque, l’entreprise doit faire son introspection. En matière de cybersécurité, c’est l’information qui compte, et non le support. L’objectif doit être de rendre l’attaque lisible pour l’ensemble de l’organisation. En cela, la méthodologie et les outils d’investigation visuelle sont essentiels pour contextualiser les risques et comprendre les tenants et les aboutissants d’une éventuelle attaque.

Les outils d’analyse visuelle moderne peuvent aider à cartographier ces risques, à visualiser les réseaux connectés, à analyser les réseaux sociaux, à afficher des vues géospatiales ou temporelles qui mettent en évidence les connexions et les modes opératoires cachés dans les données, etc.


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Consultant investigation & lutte contre la fraude
IBM
Nicolas Samson est consultant investigation & lutte contre la fraude chez IBM.
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