La modernisation de la stratégie applicative prend de l’élan

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Nice Systems big data relation client IBM © Dusit - Shutterstock

Un virage important se produit au niveau du portefeuille d’application des entreprises. Il ne s’agit pas d’une augmentation spectaculaire des applications mobiles et en conteneurs, mais d’une diminution importante du pourcentage d’applications traditionnelles vieillissantes.

Lorsque les entreprises abordent le thème de la transformation numérique, elles utilisent un processus composé de trois phases. Ce processus reprend l’évolution technologique qui accompagne la transition des entreprises des modèles physiques aux modèles numériques. Chaque phase se caractérise par une initiative commerciale rendue possible par la technologie.

La deuxième phase, l’expansion numérique, est ainsi caractérisée par la modernisation. Dans cette phase, l’entreprise étend sa présence numérique. Les expériences numériques proposées en ligne sont la manifestation la plus évidente de ce processus, mais ce dernier ne se limite pas aux sites Web et applications mobiles. Cette phase intègre également la numérisation des produits et est en partie à l’origine de l’accroissement rapide du nombre d’appareils « connectés » et des applications associées, ce qui crée le besoin urgent d’une plate-forme Edge 2.0.

C’est pourquoi le terme « modernisation » possède des ramifications qui vont au-delà de la création d’un nouveau site Web. La modernisation, c’est la façon dont les entreprises conçoivent des expériences transparentes qui couvrent à la fois les produits et les processus. Un grand nombre d’entreprises sont engagées dans cette voie.

La modernisation prend de l’élan

Dans une récente étude, plus de la moitié (56 %)1 des personnes ont déclaré qu’elles modernisent leurs applications en raison d’initiatives de transformation numérique. La modernisation est nécessaire, car bon nombre des monolithes sur lesquels l’entreprise s’appuie pour gérer ses fonctions commerciales essentielles ne sont pas en mesure d’offrir le type d’interface attendu par les consommateurs.

L’idée de la modernisation ne date pas d’hier. Les entreprises modernisaient déjà les monolithes avant les années 90. L’apport majeur des applications client-serveur et des applications Web à trois niveaux au portefeuille d’applications de l’entreprise atteste de cette démarche de modernisation. Nombre de ces applications ont été créées uniquement dans le but de donner accès à des applications métier centrales existantes et monolithiques. Actuellement, le développement des applications mobiles et en conteneurs est alors partiellement attribuable à la modernisation.

Cette hypothèse est rapidement confirmée lorsque sont analysées les données1. Les entreprises modernisent majoritairement leurs applications en les enrichissant d’équivalents plus modernes : des applications en conteneurs et des API.

Après avoir exploré en détail certaines données sur le déploiement d’applications en conteneurs, on peut constater l’impact de la modernisation. Par exemple, les entreprises lancées dans les dernières phases de la transformation numérique sont deux fois plus susceptibles d’exécuter plus de la moitié de leur portefeuille d’applications dans des conteneurs.

L’impact de la modernisation sur le portefeuille d’applications

Un virage important se produit au niveau du portefeuille d’application des entreprises. Il ne s’agit pas d’une augmentation spectaculaire des applications mobiles et en conteneurs, mais d’une diminution importante du pourcentage d’applications traditionnelles vieillissantes.
Les applications Web client-serveur et celles à trois niveaux représentent une part plus limitée du portefeuille des entreprises en 2021.

Une activité rarement évoquée, pourtant essentielle à la modernisation, est celle de l’audit de portefeuille. Ces audits permettent de découvrir des fonctions redondantes pouvant être éliminées, ainsi que des applications commerciales désormais facilement remplaçables par une offre SaaS comparable. Certes, une part de la croissance des applications modernes peut être attribuée à la modernisation, mais le nettoyage et la rationalisation des applications des entreprises exercent un impact plus important sur le portefeuille.

Des méthodes principalement additives

Si la refactorisation (le réusinage d’un code source, en le retravaillant) reste aujourd’hui l’un des termes les plus en vogue du marketing technologique, les données1 indiquent qu’il ne s’agit pas du moyen utilisé pour moderniser les applications, à moins d’être une entreprise du secteur technologique.

Après avoir examiné la manière dont les entreprises se modernisent, force est de constater que près de la moitié d’entre elles (44 %) n’utilisent que des API (61 %) ou des composants modernes (54 %) pour étendre la présence numérique de leur portefeuille. Les acteurs des services financiers, des services publics, de l’industrie manufacturière et des télécommunications sont tous deux fois plus susceptibles d’utiliser des API ou des composants modernes plutôt que de procéder à une refactorisation.

En réalité, cela n’a rien de surprenant. Bien que de nombreuses technologies soient considérées comme relativement anciennes par rapport aux normes technologiques récentes, les entreprises matures opérant dans des secteurs bien établis exploitent des applications créées avant les années 70. Et n’ayons pas peur des mots : cela commence à dater. Ainsi, le coût et l’effort de refactorisation des applications de base, plutôt anciennes, sont nettement plus élevés qu’ils ne le seraient pour une entreprise technologique de création récente.

Néanmoins, il convient de noter que trois méthodes de modernisation (en plus du transfert vers le Cloud public) sont envisagées lorsque les entreprises se modernisent. En matière de modernisation d’applications, une stratégie efficace consiste à réduire, réutiliser et recycler :

1 – Réduire le nombre d’applications dans le portefeuille de l’entreprise grâce à un audit approfondi. Éliminer les redondances et adopter des équivalents SaaS lorsque cela est possible.

2 – Réutiliser des applications traditionnelles éprouvées en les étendant avec des API et des composants modernes qui offrent des expériences numériques transparentes et une connectivité aux écosystèmes tiers.

3 – Recycler la logique existante en la refactorisant dans de nouvelles applications, en modernisant efficacement les modèles d’accès et d’exploitation, afin d’accélérer la vitesse à laquelle de nouvelles fonctionnalités et mesures de sécurité peuvent être fournies.

Les conséquences de la modernisation

Les passionnés reconnaîtront à ce stade que les changements apportés aux architectures d’application ont des répercussions importantes sur toutes les autres technologies et, en particulier, sur les technologies de fourniture et de sécurité des applications (anciennement connues sous le nom de services d’application).

Pourtant, les modifications apportées aux architectures d’applications ne sont pas les seules à entraîner des changements sur l’ensemble du spectre technologique. L’assemblage d’applications, en vue d’offrir des expériences numériques transparentes, bouleverse les méthodes de contrôle existantes et donne lieu à un nouveau type d’analyse. L’automatisation et l’orchestration demeurent également des éléments essentiels de gestion d’un portefeuille toujours plus multi-Cloud ; or les entreprises ont bien du mal à trouver les outils nécessaires pour y parvenir.

1 Rapport sur les Stratégies Applicatives de F5


Auteur
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Evangéliste technologique
F5 Networks
Lori MacVittie est Evangéliste technologique chez F5 Networks
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