Peut-être utilisez-vous d’ores et déjà l’IaaS de demain, et ce modèle s’appelle Kubernetes

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Si vous êtes comme moi, le modèle « Infrastructure-as-a-Service » (IaaS) vous fait immanquablement penser à Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou Google Cloud Platform (GCP). Il y a encore quelques années, vous auriez été dans le vrai. Seulement voilà, Kubernetes incarne aujourd’hui le modèle IaaS de nouvelle génération, mais pas forcément pour les raisons auxquelles vous pensez. Je m’explique.

Si vous êtes comme moi, le modèle « Infrastructure-as-a-Service » (IaaS) vous fait immanquablement penser à Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure ou Google Cloud Platform (GCP).

Il y a encore quelques années, vous auriez été dans le vrai. Seulement voilà, Kubernetes incarne aujourd’hui le modèle IaaS de nouvelle génération, mais pas forcément pour les raisons auxquelles vous pensez . Je m’explique.

Ces dernières années, la popularité de Kubernetes a connu un essor spectaculaire grâce au bouche à oreille qui n’a cessé de s’amplifier. Cette notoriété est en grande partie imputable à la montée en puissance de Docker —et au travail phénoménal accompli par cette société pour démocratiser l’utilisation des conteneurs Linux par les développeurs.
L’engouement pour Docker a coïncidé avec l’essor de nombreuses innovations dans l’univers des « plates-formes de conteneurs ». Les utilisateurs de Docker devaient basculer de leurs environnements de développement, tout en ligne de commande à des environnement de production.

Or, il s’avère que Kubernetes excellait dans ce registre.Grâce aux efforts déployés par les chefs de file de la communauté open source éponyme, Kubernetes est aujourd’hui une référence dans le monde des conteneurs.. Encore qu’aujourd’hui, Kubernetes représente bien davantage qu’une simple plate-forme de conteneurs dédiée à l’orchestration des images Docker dans un contexte de développement.

Un peu d’Histoire

L’Histoire revêt un rôle décisif ici. Si dans le secteur technologique, une année paraît bien souvent une éternité, rétrospectivement, le contexte historique peut lui faire prendre un tout autre sens. Flash-back sur l’année 2010.

Le plus haut gratte-ciel au monde, le Burj Khalifa, est inauguré à Dubaï. Barack Obama abroge la loi « Don’t Ask, Don’t Tell »de 1993 interdisant aux soldats américains d’afficher leur homosexualité. L’éboulement de la mine de Copiapó, au Chili, piège 33 mineurs sous terre, qui sortent sains et saufs de cette catastrophe près de 70 jours plus tard.
Entre-temps, le secteur technologique doit composer avec la montée en puissance d’Amazon Web Services et le risque accru de monopole exercé par les fournisseurs d’infrastructures. Les prestataires d’hébergement commencent à délaisser les services traditionnels pour le cloud (ou apparenté).
Les éditeurs spécialisés dans l’automatisation des infrastructures se mettent à proposer des plates-formes d’automatisation pour le cloud, dans l’espoir qu’elles séduisent à la fois les entreprises et les prestataires de services.
Plusieurs projets open source, dont OpenStack, défendent le principe d’un « cloud gratuit et ouvert ». Des organismes de normalisation unissent leurs efforts pour créer des API communes aux prestataires cloud. Plusieurs bibliothèques axées sur « l’abstraction d’API » voient le jour pour tenter de simplifier la tâche des développeurs coopérant avec les acteurs du cloud.

En parallèle, nombre d’experts du cloud soutiennent que nous sommes entrés dans l’ère de la marchandisation de l’informatique. Ils assurent qu’ill va falloir nous préparer à des arbitrages tarifaires, à négocier les capacités mises à disposition par les prestataires et à voir les utilisateurs défier les lois de la gravité des données comme par magie.

Pourtant, les données techniques ne corroborent nullement la thèse selon laquelle les ressources informatiques, à la faveur du « cloud », se seraient muées en marchandises. Les marchandises ne sont des marchandises que si elles sont interchangeables.
En d’autres termes, tous les créateurs (en l’occurrence, les prestataires) doivent grosso modo proposer la même chose. Or, dans l’univers cloud de 2010, les fournisseurs d’infrastructures se différencient par leurs méthodes d’implémentation. L’informatique n’a donc rien d’une marchandise.

L’informatique aujourd’hui

Revenons à l’époque actuelle. Aujourd’hui, des divergences d’implémentation majeures subsistent entre prestataires cloud, aussi bien dans le type de ressources proposées que dans la démarche adoptée. Même les services informatiques classiques demeurent suffisamment différents pour ne pas être catalogués comme marchandises.

En toute objectivité, cela n’importe plus autant qu’auparavant. Et ce, en raison des « clusters Kubernetes managés » adoptés par la plupart des fournisseurs de cloud public.

Nombre d’éditeurs de logiciels dédiés au cloud privé migrent aussi vers une architecture basée sur Kubernetes ou proposent au moins nativement son utilisation . Les conteneurs Linux, à la faveur de la montée en puissance de Kubernetes, sont en passe de devenir la monnaie d’échange dans le monde de l’informatique marchandisée.

Il est certain que des différences d’implémentation existent entre prestataires cloud dans la manière dont ceux-ci dispensent les services Kubernetes. Mais, en vertu de la large adoption de Kubernetes et de la demande soutenue des utilisateurs pour ce système, la cohérence entre prestataires est en marche. Cette approche unifiée de l’informatique —et donc du IaaS —via Kubernetes n’est encore aujourd’hui qu’une éventualité.


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CTO
Fondation Cloud Foundry
Chip Childers est CTO à la Fondation Cloud Foundry
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