Baisse des tarifs de gros dans le mobile : SFR saisit le Conseil d'Etat

L’opérateur conteste surtout le fait que Bouygues Telecom profite d’un régime de faveur

Les baisses des tarifs de terminaison d’appel (TA) dans le mobile continuent à créer la polémique chez les opérateurs. Ces nouvelles baisses des prix de gros que se facturent entre eux les opérateurs lorsque un appel est passé depuis un opérateur vers un autre, permettront notamment de faire baisser mécaniquement le prix des appels passés depuis un poste fixe vers les mobiles.

Concrètement, l’Arcep va imposer aux opérateurs une baisse au 1er juillet 2009 du tarif de terminaison d’appel mobile de 6,5 à 4,5 centimes la minute pour Orange France et SFR et de 8,5 à 6 centimes la minute pour Bouygues Télécom, puis une nouvelle baisse au 1er juillet 2010, le tarif passant de 4,5 à 3 centimes la minute pour Orange France et SFR et de 6 à 4 centimes la minute pour Bouygues Télécom. Pour les deux principaux opérateurs, la baisse pourra donc atteindre plus de 50%.

Evidemment, ces baisses successives ne sont pas du goût des opérateurs. Dans un entretien au Figaro, Frank Esser, p-dg de SFR ne cache pas son irritation : « Il est normal que la terminaison d’appel mobile baisse. Nous sommes d’accord sur le principe. Pas sur le rythme et l’ampleur de la baisse décidés par l’Arcep, qui ne tiennent aucun compte du contexte européen. La France est déjà le pays d’Europe ou la terminaison d’appel est la plus faible ! En l’abaissant encore plus, l’Arcep pénalise les opérateurs français face à leurs concurrents européens. Nous voulons une harmonisation européenne.Sur les deux prochaines années, cette décision nous fera perdre près d’un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires. C’est énorme et cela amputera nos investissements dans la couverture du territoire ou l’innovation »

Aujourd’hui, SFR passe de la parole aux actes et conteste ces baisses auprès du Conseil d’Etat. L’information des Echos a été confirmée par l’institution.SFR estime que la baisse des terminaisons d’appel profite surtout à ses deux concurrents. Orange pourrait en effet voir ses marges augmenter s’il maintient inchangés ses tarifs de détail des appels fixes vers mobile alors que ses reversements aux opérateurs mobiles diminuent.

Dans le même temps, la filiale de Vivendi conteste le régime de faveur appliqué à Bouygues Telecom. Rappelons que le régulateur favorise BouyguesTel car son parc d’abonnés est bien important que ses concurrents : 9 millions contre 19 millions pour SFr et 23 millions pour Orange.