Bandes et (pauvres) utilisateurs : in Vision, Veritas?

Un congrès sur le stockage -« Vision »- et voici qu’au fil des conversations émergent les principaux intéressés… -les utilisateurs!

En matière de stockage comme ailleurs, plus personne ne dispose des budgets d’antan… Et la complexité des projets ne diminue pas. En clair, la gestion des données reste un casse-tête… Ce que veulent les entreprises? Elles s’inquiètent du volume croissant des données. Elles veulent pouvoir gérer au plus près leur stockage. Elles veulent faire le distinguo entre « données vivantes » et « données dormantes ». Et pour cela, elles cherchent des outils suffisamment universels, capables de s’adapter à l’hétérogénéité des parcs installés. Simple, non? La multiplicité des environnements a finalement déclenché une phase de consolidation des serveurs et de mutualisation des ressources. Fini le temps du « tout Bleu » ou celui des solutions en « mesure industrielle » qui confinait l’utilisateur à une marque. L’important désormais: les économies d’échelle, de manière directe ou indirecte. Chaque constructeur possède sa solution mais aucune n’est idéale. Pas de miracle: il faut considérer le parc installé et mettre en place la solution la plus ouverte et la plus évolutive qui soit. Ce que recherchent avant tout les responsables d’exploitation, c’est donc une solution globale prenant en compte notamment l’augmentation apparemment sempiternelle de la capacité.

SAN ou NAS? les deux ! Ces mêmes personnes veulent être rassurées par une approche qui allie matériels et logiciels dans une saine interopérabilité et selon une logique libérée de l’ancienne dichotomie entre SAN et NAS. En effet, si aujourd’hui le SAN est à la mode par ses performances et son évolutivité, ce n’est pas pour autant une architecture « plug & play » comme peut l’être un attachement direct ou le raccordement d’une ‘appliance’ NAS à un réseau Ethernet. La diversité des solutions proposées sur le marché n’arrange rien à ce « big bazar ». Toutefois, pas question de ne pas aller vers un réseau de stockage: la demande des utilisateurs et la bande passante du réseau local y obligent. A cela s’ajoute un faux problème: celui qui veut à tout prix distinguer entre SAN et ‘filers’ NAS. La réponse, telle que LSI Logic l’exprime, rappelle la célèbre réplique : « Les deux, mon général ! » De fait, toutes les entreprises ont peu ou prou besoin de ‘filers’ NAS pour conserver leurs fichiers, qu’il s’agisse des mails et de leurs attachements ou d’autres fichiers de données relevant des applications bureautiques ou de celles notamment employées par les bureaux d’études. Tout dépend en fait des applicatifs. Le SAN, lui, offre surtout la possibilité de libérer la bande passante du réseau et d’effectuer des sauvegardes sans avoir à systématiquement passer par les serveurs. Il reste néanmoins ce fichu problème d’interopérabilité qui fait piquer du nez plus d’un fournisseur lorsqu’on l’aborde. C’est notamment le cas des fabricants de NAS, ‘appliances’ souvent propriétaires et dont le degré de compatibilité avec d’autres ‘appliances’ de même acabit est loin d’être satisfaisant. Ce que recherche donc l’entreprise, c’est de disposer de fonctionnalités NAS et SAN, si possible combinées au sein d’un même environnement. L’objectif étant de posséder des machines sur lesquelles on puisse partager la baie de disques tant du côté NAS que du côté SAN. SAN : la consolidation comme credo et présupposé Dans le cas du SAN, le besoin est surtout de pouvoir effectuer une consolidation des serveurs dans cet environnement afin d’alléger l’administration du stockage. Comme le souligne un responsable avant-vente de LSI-Logic: « Passer de 50 serveurs à quelques-uns, c’est ce que veulent aujourd’hui les entreprises. Car, pour le moment, chaque fois qu’un serveur est saturé, on installe à côté un nouveau serveur, avec l’applicatif nécessaire, avec l’espace disque nécessaire. Si bien qu’au bout de quelque temps, à pareil régime, la situation devient purement et simplement ingérable. » D’où, outre la consolidation des serveurs, l’importance d’un outil d’administration simple d’emploi qui n’oblige pas les responsables d’exploitation à suivre une formation longue. Il faut pouvoir communiquer rapidement les modes opératoires. Tout tourne donc autour de ce logiciel d’administration qui doit permettre à tous les intervenants du stockage de travailler avec la même console sur un seul et même produit, afin qu’il puisse, brique par brique, tout faire à 3 ou 5 ans, dans une perspective résolument modulaire. « Mais la consolidation des serveurs ne signifie rien si elle ne s’accompagne pas d’une consolidation menée en parallèle au niveau de l’organigramme, » précise Vincent Horr, directeur général de C-Storage. « Certes, la consolidation peut très bien marcher sur le système d’information, mais pour peu que les procédures permettant de l’exploiter au mieux n’aient pas été acceptées par les différents services en charge de l’informatique, la consolidation des données demeure un vain mot. » Car, pour bien distinguer entre données vives et données à archiver, il faut réfléchir, et communiquer de service à service pour les spécifier le plus justement possible. « Ce n’est qu’une fois les bonnes procédures définies que la consolidation prendra tout son sens.«