Les bénéfices de ZTE chutent au premier semestre

ZTE au MWC 2012 de Barcelone (photo christophe lagane)

Le chiffre d’affaires de ZTE maintient sa progression, soutenue par le marché chinois et les développements des offres terminaux et services/systèmes.

Avec 42,64 milliards de RMB (Chinese Yuan Renminbi, la monnaie locale) sur le premier semestre (5,4 milliards d’euros), ZTE se félicite d’une hausse de 15,2 % de son chiffre d’affaires sur la période, comparé à 2011. Mais le revenu net chute de 48,5 % à 656 millions de RMB (83 millions d’euros). Soit, selon nos calculs, une marge de 15 % environ, bien inférieure au 30 % généralement visés, notamment par la concurrence.

Ce résultat est la conséquence de la politique d’investissements, notamment en R&D, menée par le groupe pour assurer sa croissance. Mais le constructeur chinois se dit aussi victime du ralentissement de l’économie des marchés occidentaux. « La société s’efforce de renforcer sa position sur le marché en mettant l’accent sur la croissance de ses activités dans les pays développés et en coopérant avec les principaux opérateurs mondiaux », commente l’intéressé.

La Chine plus que jamais moteur

La Chine constitue plus que jamais la base de l’activité et son moteur. Elle occupe aujourd’hui 49 % des revenus (20,89 milliards de RMB), en hausse de 26,4 %. Le reste du monde, qui constitue désormais la majorité des ressources, se contente d’une progression de 6,2 %. La capitalisation sur les marchés émergents n’a donc pas suffi à compenser le ralentissement des économies occidentales, particulièrement en Europe.

L’essentiel des revenus (21,28 milliards de RMB) provient de l’offre d’équipements aux opérateurs, notamment mobiles, métier historique de ZTE. Mais le secteur ne bénéficie que d’une faible croissance : +3,9 %. Si l’équipementier a, ces derniers mois, signé quelques beaux contrats sur la Chine, le Japon et l’Inde autour du déploiement de la 4G, il est vrai qu’il peine à installer ses solutions mobiles sur l’Europe, et en France. Quant à l’Amérique du Nord, n’en parlons pas.

À l’échelle mondiale, ZTE est présent dans 19 pays au travers de 33 opérateurs mobiles pour des réseaux commerciaux ou de test.

Bonne performance des terminaux mobiles

En revanche, les terminaux, smartphones et clés 3G principalement, bénéficient d’une progression de plus de 27 % à 14,25 milliards de RMB. Au deuxième trimestre, ZTE s’est classé en 4e position du classement mondial des constructeurs de téléphones mobiles devant LG et juste derrière Apple. Une place de mieux par rapport au trimestre précédent.

Mais c’est la division services et systèmes qui profite de la plus belle croissance : +33,8 % pour un résultat encore modeste (mais prometteur) de 7,11 milliards de RMB. La stratégie de développement de ses offres datacenter en direction des gouvernements et grandes entreprises a connu à elle seule une augmentation de 70 %. ZTE informe également de l’adoption de ses solutions de vidéoconférence en Europe et aux États-Unis, sans entrer dans les détails.

Un second semestre ombrageux

Sur le second semestre, ZTE entend poursuivre la stratégie d’expansion à l’international et de mises à niveaux des réseaux mobiles, tout en renforçant ses offres aux organisations gouvernementales. La société espère ainsi optimiser ses revenus et renflouer ses caisses.

ZTE devra néanmoins évoluer sous un ciel nuageux. L’entreprise est sous le coup d’une enquête du FBI sur une affaire de vente de matériel à l’Iran. Dans ce cadre, outre les pénalités financières, elle risque de subir une restriction de ses ventes outre Atlantique. En Europe, le risque d’une enquête de la Commission sur le fait que ZTE ait touché des subventions anticoncurrentielles plane sur la tête de l’entreprise.

Crédit photo © Christophe Lagane


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