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Bernadette Andrietti (Intel) : « Pourquoi nous continuons d’investir sur le datacenter »

Avec Bernadette Andrietti, le monde français de l’informatique est en terrain de connaissance : celle qui dirige aujourd’hui les régions Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) pour Intel a commencé par faire ses armes de manager chez le géant des processeurs, placée durant plusieurs années à la tête d’Intel France. Mais aujourd’hui, c’est en tant que responsable mondiale du lancement de la nouvelle gamme des processeurs pour serveurs Xeon E5 qu’elle nous a reçus.

« Pourquoi Intel continue d’investir sur le datacenter ? », s’interroge-t-elle. Intel fait le constat d’un nombre croissant de connexions d’appareils, de plus en plus spécifiques dans les usages. Et le serveur est incontournable pour les piloter. Par exemple, un serveur va piloter 600 smartphones ou 120 tablettes. En 2015, selon une étude du fondeur, nous serons 3,1 milliards utilisateurs connectés, et dès à présent chaque utilisateur génère 4 Go de données par jour.

« Les entreprises s’interrogent : comment prévoir ce qui va arriver et augmenter l’efficacité des usages ? Comme principal fournisseur des technologies de serveurs, Intel doit répondre à la demande de productivité dans l’entreprise, et pour cela être en mesure de répondre à la demande d’infrastructures spécifiques. C’est pourquoi Intel continue d’investir sur l’innovation. »

Cloud computing, consumérisation et big data

Intel fait par ailleurs le constat de trois tendances majeures sur le datacenter : le cloud computing ; la consumérisation, avec en marge un utilisateur qui veut gérer l’informatique comme il le veut, et pouvoir utiliser son ordinateur personnel ; et le big data. L’annonce d’Intel sur le Xeon E5 (lire notre article sur l’annonce faite par Intel au Cebit) est donc à placer dans ce contexte d’une informatique plus ouverte et plus performante pour répondre aux attentes des entreprises.

Le discours du fondeur se veut finalement plus pragmatique, proche des besoins de ressources informatiques des entreprises, donc du datacenter, ce qu’une partie de la presse anglo-saxonne n’a semble-t-il pas retenu de l’annonce en positionnant le Xeon E5 en processeur pour le cloud. Sans surprise, c’est la vision de l’infrastructure, indispensable aux usages – donc jusqu’au cloud – qui l’emporte chez Intel.

Basé sur la technologie Sandy Bridge, le Xeon E5 est le premier processeur Intel à intégrer le contrôleur entrées/sorties et la norme PCIe 3.0. « La technologie nous permet d’intégrer de plus en plus de choses, constate Bernadette Andrietti. L’intégration de fonctionnalités a notamment renforcé nos capacités en matière de virtualisation, nos performances, la sécurité et la stabilité d’exécution. »

De nombreuses nouveautés

Notons, parmi les nouveautés apportées par Intel sur ses processeurs Xeon E5, que les 2,3 milliards de transistors qui équipent le Xeon E5-2690, fer de lance de la gamme, en 32 nanomètres, offrent 8 cœurs, une vitesse de 2,9 GHz – qui peut, dans les limites de l’enveloppe énergétique, être additionnée de jusqu’à 900 MHz par cœur via le mode Turbo Boost 2 -, la capacité d’accès direct aux données via PCIe sans passer par le cache (fonction DIDO), la mémoire 4 canaux (3 jusqu’à présent) qui permet de pousser la mémoire jusqu’à 768 Go, et donc offre la perspective d’embarquer encore plus de machines virtuelles (VM).

Comment se déroule la préparation d’un lancement de l’ampleur de celle du Xeon E5 ? « Nous avons travaillé avec nos partenaires, fabricants et éditeurs. La difficulté porte principalement sur la validation des technologies intégrées, en particulier ici sur la validation du contrôleur des entrées/sorties. La présence de nouveaux compilateurs, qui intègrent les nouvelles instructions, accompagne cette mission. Cela explique pourquoi Intel est de plus en plus un éditeur de logiciels. »

Intel affiche trois domaines où le Xeon E5 va pouvoir s’exprimer. Les serveurs, bien évidemment. Le stockage, dont l’infrastructure est basée sur des serveurs dédiés. Et les réseaux. « Sur les réseaux, nous assistons à un revirement. Les fournisseurs de services et les opérateurs migrent des architectures propriétaires vers des architectures standards. Ils vont continuer à chercher à s’appuyer sur un outil dont l’environnement est connu et générique. Chez Intel, nous travaillons à faire de l’architecture x86 le standard sur le stockage et les réseaux. C’est notre stratégie pour les prochaines années. Et elle s’accompagnera probablement d’acquisitions. »

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