Bertelsman cède BMG à Vivendi pour $1,63 milliard

Et Universal Music Group (UMG) renforce encore plus sa domination su marché de la musique

Le groupe allemand Bertelsmann avait procédé au mois de mai à la mise en vente de son catalogue musical BMG Music Publishing, et c’est Vivendi qui vient d’empocher le jackpot.

La transaction a déjà été approuvée par les organes de surveillance de Bertelsmann et Vivendi, a précisé le groupe allemand dans un communiqué. Les recettes de l’opération doivent servir à rembourser partiellement un emprunt bancaire contracté pour le rachat par le groupe d’une part de 25% de son capital à Groupe Bruxelles Lambert (GBL), la holding du financier belge Albert Frère. BMG Music a réalisé un chiffre d’affaires de 371 millions d’euros pour un bénéfice d’exploitation (Ebitda) de 81 millions d’euros en 2005, soit 2% de celui du groupe Bertelsmann. Vivendi (BMG) l’a emporté face à six autres prétendants. Dont, le conglomérat des médias américain Viacom, Warner Music, la branche capital-risque de Goldman Sachs et enfin le fonds de Chicago GTCR étaient intéressés. Les deux derniers étant inconnus. « L’acquisition de BMG Music Publishing est une opportunité unique de développer notre activité d’édition musicale et d’accroître la valeur d’UMG au moment où le marché de la musique se redresse, porté par les innovations technologiques et les ventes de téléchargement », a déclaré le président du directoire de Vivendi Jean-Bernard Lévy dans un communiqué. L’opération, va devoir obtenir le feu vert des autorités américaines et européennes de la concurrence. En attendant la réponse, Bertelsmann espère être payé rapidement, car cela va accroître son résultat net d’un milliard d’euros. Le règlement du problème Napster

Bertelsmann a également annoncé le règlement de son litige avec Vivendi relatif au service d’échange de fichiers sur Internet, Napster, en vertu duquel le groupe français se verra verser 60 millions d’euros. Le groupe allemand est poursuivi depuis trois ans par plusieurs éditeurs et labels qui l’accusent d’avoir favorisé le téléchargement illégal en garantissant des prêts à Napster. Napster avait pratiquement à lui seul contraint l’industrie du disque à une véritable révolution après le lancement en 1999, en plein milieu de la bulle spéculative sur l’Internet et les télécoms, d’un service permettant aux utilisateurs d’échanger facilement des chansons au lieu de les payer. L’entreprise avait fini par être fermée sur décision de justice avant de renaître sous un jour tout à fait légal quand la technologie de partage de fichiers promue par Napster et d’autres a commencé à faire son chemin chez les majors elles-mêmes. Bertelsmann a précisé ne reconnaître aucune responsabilité dans le cadre du règlement à l’amiable avec Vivendi. « Nous estimons que ce règlement est honnête pour les deux parties », a déclaré le directeur financier de Bertelsmann, Thomas Rabe.