« La demande d’infrastructure vers les datacenters est là pour durer. » Pour Bertrand Lenoir, directeur général de Telcité, l’externalisation du réseau de l’entreprise, la réplication du datacenter, et sa « cloudification » vont accentuer les besoins d’infrastructure des entreprises. « On constate aujourd’hui une très forte demande des clients pour aller vers les datacenters mutualisés, avec deux liens redondants, voire plus. »
Du pain béni pour l’opérateur filiale de la RATP qui s’attache à fournir, depuis sa création en 1997, de la fibre noire à ses clients. Autrement dit, du support brut optique sous forme de fibre monomode standard (G652) sur Paris et sa proche banlieue, que les utilisateurs se chargent d’exploiter avec leurs propres équipements optiques selon leurs besoins. A ce jour, Telcité opère 70 000 km de fibre optique à travers 1700 km de câble, avec des liaisons de 100 km au maximum, que l’opérateur distribue en s’appuyant sur les tunnels de la RATP. Un réseau qui évolue peu. « On déploie 50 à 100 km par an pour répondre au niveau de remplissage », indique Bertrand Lenoir.
Si les opérateurs télécoms composent l’essentiel des clients de Telcité (avec 75% du chiffre d’affaires qui s’élevait à 19,5 millions d’euros en 2014), les entreprises constituent un important potentiel de développement pour le fournisseur. A condition de pouvoir les connecter. « Ce qui coûte cher, ce sont les derniers mètres à déployer, fait remarquer le dirigeant, l’enjeu principal pour nous est d’être présent dans les datacenter mutualisés. » Bertrand Lenoir fait évidemment référence aux centres d’hébergement que sont les Equinix, Interxion et autres TeleHouse qui fleurissent autour de Paris principalement. « C’est là où se trouvent les clients aujourd’hui. On tire un câble vers les datacenters publics qui représentent l’essentiel de la demande. »
A l’autre bout, la construction des derniers mètres visant à connecter le réseau de l’entreprise à l’infrastructure de Telcité est faite « à la demande. On ne déploie pas de boucle locale si le client ne s’y trouve pas. ». Ce qui vaut principalement pour la banlieue, Paris étant largement couvert par l’opérateur. Quand le cas se présente, Telcité préfère alors passer des accords avec des exploitants de réseaux d’initiative publique (RIP). « Quand l’infrastructure est déjà disponible quelque part, il est plus pertinent de s’appuyer sur un partenaire. » Telcité n’en a pas moins postulé à la reprise du réseau très haut débit de Sequalum dans les Hauts-de-Seine, suite à la rupture du contrat de la délégation de service public (DSP) avec le Conseil général du département. Mais, le dossier étant en cours, Bertrand Lenoir ne nous en dira pas plus sur les projets que Telcité pourrait faire avec l’infrastructure du département qui héberge le stratégique quartier de La Défense.
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