Une urgence. C’est ainsi que Thierry Milhé, DSI de Sagem (en photo), décrit le projet qu’il a mené pour restructurer la BI au sein de sa société. « Clairement, je n’avais pas prévu de mener ce projet en 2013. Mais nous avions un problème de performances avec l’ancienne plate-forme, qui plantait jusqu’à deux fois par jour. Certains rapports ne sortaient pas à temps pour les métiers, voire ne sortaient pas du tout. Les utilisateurs étaient en train de se détourner de la plate-forme officielle », explique le DSI. Un an auparavant, le groupe Safran avait signé un partenariat de 5 ans avec SAP, donnant accès à l’ensemble du catalogue du premier éditeur européen. « Le principe de cet accord, c’est qu’on s’interdit de faire des appels d’offres dès que SAP possède une solution répondant au besoin à son catalogue. Et l’éditeur s’engage sur l’intégration et sur l’assistance qu’il nous fournit », précise Thierry Milhé.
« Mais ce sont les optimisations que nous avons effectuées ensuite, pendant un mois à un mois et demi, qui nous ont réellement permis d’exploiter le plein potentiel de la technologie », assure Thierry Milhé. Réorganisation des données, suppression de cubes (modélisation de données avec plus de deux axes) devenus inutiles : au final, la base de données a été ramenée de 2,13 To à 337 Go. Le temps d’exécution d’une requête BEX est, lui, passé de 135 à 2,6 secondes. « Finalement, c’est un projet qui a réservé peu de surprise. Nous avons essuyé peu de problèmes – 2 ou 3 bogues résolus en une demi-journée – et le projet a été livré avec zéro jour de retard », observe le DSI. La migration de 10g vers Hana aura au total duré 8 mois, la base de données Oracle ayant été débranché début 2014 après un fonctionnement en parallèle pendant 2 mois.
Thierry Milhé note également l’intérêt de ses équipes pour cette technologie nouvelle. « Même si 6 à 7 sociétés (dont le cabinet Planeum sur l’expertise en solutions BI SAP et BMB Services comme architecte, NDLR) intervenaient sur le projet, ce dernier s’est très bien déroulé sur le plan humain », assure-t-il. Et d’insister sur l’accompagnement des utilisateurs, phase dans laquelle la DSI s’est aujourd’hui lancée. « Au quotidien, une personne et demie est chargée de l’écriture de nouvelles règles et d’accompagner les utilisateurs. Notre ambition est de les convaincre d’arrêter d’en passer par Excel. C’est un effort qui prendra encore environ deux ans », estime le directeur des systèmes d’information.
Aujourd’hui, plus d’une centaine d’utilisateurs répartis sur 10 sites travaillent sur la nouvelle plate-forme. Un total qui doit à terme approcher les 500 utilisateurs, notamment avec la bascule des filiales. « Déjà, dans les métiers, nous avons identifié des utilisateurs clefs qui se sont appropriés les nouveaux outils. Et, de plus en plus, le dialogue avec les utilisateurs touche des thématiques très orientées métier. Ils s’attaquent à des problématiques qu’ils n’abordaient pas auparavant faute d’outils adéquats. » Autant de signes encourageants pour le DSI.
Un DSI qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, puisque son prochain objectif consiste à migrer l’ERP sur Hana. Le projet touchera d’abord une première filiale, qui doit déployer un nouveau progiciel et basculera directement sur la base de données In-Memory. « Si ce premier projet est concluant, la migration débutera début 2015 », dit Thierry Milhé, qui prévoit que fin 2015, trois filiales pourraient tourner sur Hana.
A terme, ce sont 6 000 utilisateurs au total qui sont concernés par ce second volet. Qui vise à redorer les performances de l’ERP Business Suite, dont les écrans mettent aujourd’hui 2 à 3 secondes pour s’afficher. « Globalement, avec Hana, les performances ressenties s’améliorent d’un facteur 10 à 15. Dans notre activité industrielle, on a tendance à penser ne pas avoir besoin de ce gain. Mais, au fil du temps, ces performances nous permettent d’installer de nouveaux usages. Je suis persuadé que c’est ce qui va se produire dans le transactionnel, par exemple via une multiplication des simulations sur la supply chain, assure Thierry Milhé. Ce qui va nous permettre de faire tomber des inconnues avec lesquelles nous sommes obligés de composer aujourd’hui, donc de diminuer les risques. Ou encore de répondre à nos grands clients en une journée plutôt qu’en une semaine. Dans nos métiers d’assemblage, où les dépendances entre les acteurs sont fortes, plus tôt on a l’information, mieux on s’organise. »
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