Bien gérer ses applications : jusqu’à 30 % d’économie pour la DSI

Appliquer les meilleures pratiques en matière de gestion du portefeuille applicatif peut déboucher sur des économies significatives pour la DSI, assure Capgemini. Une meilleure gestion de la demande et l’industrialisation des études sont notamment essentiels.

Selon Capgemini, une gestion affinée du portefeuille applicatif des entreprises est susceptible de réduire les coûts d’exploitation IT de plus de 30 %. Dans un rapport basé sur l’analyse de 67 000 applications au sein d’une centaine d’entreprises, la SSII isole trois sources d’économies majeures qui, cumulées, peuvent aboutir à une économie totale de 37 % sur les dépenses d’exploitation de la DSI. A condition bien sûr, pour les organisations les moins avancées, de pouvoir s’aligner sur les meilleures pratiques dans chaque domaine. Pour Capgemini, l’amélioration de la gestion du portefeuille applicatif constitue en tout cas une piste pour répondre au défi auquel sont confrontés les DSI : « ces derniers doivent simultanément gérer les systèmes legacy tout en favorisant l’innovation, avec un budget qui se réduit d’année en année », résume Cap.

Le premier des trois chantiers isolés par la SSII réside dans la gestion de la demande, qui permet de structurer les attentes des métiers et de définir les applications qui vont entrer dans le portefeuille. Cap estime que le gain possible sur ce segment atteint 15 % des dépenses d’exploitation globales pour les entreprises les moins bien organisées sur ce sujet. « Dans les entreprises les plus performantes, 76 % des applications bénéficient d’une bonne formulation de la demande, contre 50 % pour les autres entreprises », écrit Capgemini. Le différentiel est encore plus flagrant pour les applications critiques : dans les entreprises performantes sur ce sujet, 80 % demandes de ce type sont bien formulées, proportion qui chute à seulement 48 % pour les autres entreprises. La gestion de la demande doit aussi limiter la part des applications customisées : en moyenne, ces dernières requièrent des équipes 2,6 fois plus importantes que les applications standard, selon la première SSII française.

Industrialiser, c’est bon pour l’innovation

Moins rentable – avec un gain maximal estimé de 4 % -, la gestion du portefeuille applicatif permet de réduire les risques liés au développement de nouvelles applications et le nombre des petites applications, dont la gestion s’avère coûteuse. Mais la principale source potentielle d’économies – avec un total de 18 % de gain envisageable – réside dans l’amélioration du modèle opérationnel de la DSI, dans son industrialisation. Prêchant ici pour sa chapelle, Capgemini assure que 41 % des entreprises les plus performantes s’appuient sur l’offshore (contre 21 % pour les autres) et que 100 % d’entre elles ont mis en place une stratégie d’achat passant par un partenaire privilégié (contre 46 % pour les autres). 14 % des organisations les plus avancées sur ce sujet ont recours à des développements agiles, contre 6 % pour les autres.

Par ailleurs, souligne le prestataire, l’industrialisation permet au DSI d’être plus actif en matière d’innovation. D’abord en limitant les ressources affectées aux activités de maintenance du parc applicatif, ressources qu’il peut ré-allouer aux projets innovants. Ensuite, Cap explique que la mise en œuvre des bonnes pratiques permet aussi de réduire le délai de livraison d’un nouveau projet (ou Time-to-market, TTM). « Nos données montrent que les bonnes pratiques peuvent réduire le TTM d’un facteur 4 », écrit la société, dans sa présentation de l’étude.

Pour parvenir à ces résultats, Capgemini s’est basé sur plus d’un million de données collectées pendant 5 ans, une somme d’informations que la SSII explique avoir analysée via des technologies Big Data. Ce corpus de données a servi à Capgemini à bâtir un outil d’évaluation de la maturité des organisations en mode Cloud (eAPM, Economic Application Portfolio Management).

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