Big data : comment évolue le marché du stockage ?

Cinq « leaders » se détachent au Magic Quadrant du stockage objet et du NAS scale-out. Comment leurs offres se distinguent-elles ?

Dell, IBM, Qumulo, Scality. Cela faisait trois éditions (2018-2020) que le Magic Quadrant du stockage objet et du NAS scale-out consacrait les mêmes « leaders »*. Tous le restent cette année encore, avec un positionnement similaire. Mais un cinquième fournisseur les rejoint : Pure Storage, avec son offre FlashBlade.

Magic Quadrant stockage objet NAS scale-out 2021

Gartner salue notamment, chez ce « nouvel entrant », un produit facile à installer et à gérer. Il souligne aussi ses investissements sur le volet AIOps à travers la plate-forme de services de données Pure1.
Le jugement est moins positif à propos de la couverture effective de l’offre, « plutôt destinée aux charges de travail haute performance ». Même chose concernant certaines fonctionnalités avancées de type étagement et déduplication. Ainsi que sur l’approche 100 % flash, économiquement peu adaptée aux scénarios de stockage froid.

Comme l’an dernier, Dell a droit à un bon point sur sa base installée, « gage de confiance ». Gartner lui en donne un autre pour la couverture fonctionnelle de son NAS scale-out (PowerScale ; ex-Isilon), par ailleurs disponible en tant que service dans le cadre de l’offre APEX.
La connexion cloud-périphérie était citée en point faible l’an dernier. Cette fois, c’est le pricing, élevé aussi bien pour PowerScale que pour le stockage objet (ECS). Mais aussi le manque d’intégration entre ces deux composantes sinon pour l’étagement.

AIOps et conteneurs

Chez IBM, on a à nouveau droit à un bon point pour Spectrum Discover, l’outil de gestion associé aussi bien à la brique NAS (Spectrum Scale) qu’à la brique objet (COS). Et on tire les fruits de l’acquisition de Red Hat, en particulier sur la prise en charge des conteneurs.
Comme chez Pure Storage, en revanche, se pose la question de la couverture fonctionnelle. Les acheteurs ont, explique Gartner, tendance à ne pas se tourner vers Spectrum Scale pour des workloads génériques. IBM affiche en outre un retard face à la concurrence sur l’AIOps. Et les utilisateurs jugent l’interface de COS peu intuitive.

Du côté de Qumulo, on se distingue, comme en 2020, par la satisfaction client à l’égard de la gestion et du support. Tout comme par une capacité d’alignement sur les « besoins naissants » (cloud hybride, consommation flexible…). On pâtit néanmoins d’un déficit de notoriété et de la dépendance envers les partenaires OEM (Qumulo vend une plate-forme SDS).

Chez Scality aussi, on retrouve des éléments d’une année sur l’autre. Côté positif, l’unification fichier-objet et la qualité du support. Côté négatif, la complexité de prise en main. Elle s’ajoute à la couverture fonctionnelle (peu adapté aux « petits » déploiements peu distribués) et à la base installée (faible par rapport aux autres « leaders »).

* Dell, IBM et Scality sont dans cette catégorie depuis 2016 et la première édition de ce Quadrant unifiant les deux principales technos de stockage du big data.

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