Bill Gates : 10 ans pour éradiquer le piratage en Asie

La Chine et l’Inde finiront bien par respecter la propriété intellectuelle, mais ça prendra du temps? une décénnie dixit Bill Gates

C’est au Forum économique mondial de Davos que le fondateur de Microsoft a apporté sa vision de l’évolution des deux plus grands futurs marchés de la planète vers le même niveau de ‘

compliance‘ (de réglementation) que l’Europe et les Etats-Unis. « En Inde et en Chine, il faudra une décade avant que nous obtenions ce niveau« , a-t-il déclaré. « Mais aussi longtemps qu’il y a une progression année par année, il représente une grande opportunité pour nous en termes de taille, ce qui nous aide à faire plus, et c’est un grand lieu où nous avons des personnes qui travaillent pour vous« . Bill Gates se montre optimiste quant à l’aptitude de ces deux pays à adopter des pratiques légales en matière de licences, comme l’ont fait avant eux Taiwan et la Corée du Sud. Même si ces pays sont reconnus comme étant, en particulier pour la Chine, des sources de piratage informatique, mais aussi de technologies high-tech, ils représentent un très fort potentiel pour l’éditeur. Microsoft a enregistré ces dernières années une progression des ventes sur le marché chinois de l’ordre de 30 % annuellement, ce qui justifie pour l’éditeur d’investir largement dans ce pays, comme il l’a fait précédemment en Inde. Au fur et à mesure que le niveau de vie, tout comme l’activité industrielle, progresseront dans ces pays, qu’ils développeront leurs propres technologies et leurs produits avancés, que se multiplieront des éditeurs de logiciels et sociétés d’informatique, la propriété intellectuelle se verra de plus en plus respectée. L’Inde et la Chine disposent d’un très fort potentiel, renforcé par la formation et la qualification des individus dans des domaines comme les sciences et l’ingénierie. Rappelons cependant que les États-Unis produisent annuellement 75 000 ingénieurs, un chiffre qui chute rapidement, tandis que l’Inde à elle seule produit chaque année 325 000 ingénieurs. Pour autant, le décalage ne produira de rupture aussi rapidement, car, comme l’a rappelé Bill Gates, dans 10 ans Microsoft continuera de réaliser la part la plus importante de ses recherches et développements aux États-Unis.