BlackBerry : l’aller et retour à perte de RIM dans l’hébergement cloud

David Derrida RIM BlackBerry 10 developpeurs

RIM (BlackBerry) a acquis NewBay Software en octobre 2011, revendu à moitié prix en décembre 2012…

L’acquisition de NewBay Software, une entreprise irlandaise de stockage de contenu, en octobre 2011 et pour 100 millions de dollars (US), avait été perçue comme la volonté pour le fabricant du BlackBerry d’offrir à ses clients un service cloud sur le modèle de Box.net, CloudDrive (Amazon), DropBox, Google Drive, iCloud (Apple) ou ShareFile (Citrix). RIM a même fait de NewBay sa division services.

RIM cède NewBay… à perte !

La société canadienne Synchronoss, de l’Ontario, a indiqué avoir acquis NewBay contre 55,5 millions de dollars (US) en cash. À peine plus d’un an après son acquisition, RIM s’est donc séparé de sa division, et a réalisé au passage une nouvelle perte probable d’environ 45 millions de dollars.

Thorsten Heins, nommé CEO de RIM en début d’année, continue de mener à la baguette la restructuration du groupe. Les utilisateurs du BlackBerry n’auront donc pas accès au service de stockage et de partage de contenu qui aurait pu figurer dans l’offre que RIM s’apprête à proposer avec sa future ligne de produits.

La fin des ambitions cross-platform de RIM ?

La décision de RIM a surpris les observateurs. Certes NewBay n’est pas dans la ligne de mire technologique que s’impose RIM pour sortir de la spirale infernale dans laquelle elle s’est engouffrée. Mais après les acquisitions de Gist (gestion des contacts) ou de Tungle (gestion des rendez-vous), RIM semblait vouloir monter une stack de services mobiles dans le cloud, ce qui est bien dans l’air du temps.

Des rumeurs évoquent également un projet de version cross-platform de BlackBerry Messenger afin de rivaliser avec les services concurrents. La revente – à perte ! – de NewBay pourrait bien signer la fin de ce projet… De même, NewBay aurait certainement pu créer une ouverture pour RIM vers de prestigieux clients de sa désormais ex-filiale, parmi lesquels figurent AT&T, LG Electronics, T-Mobile, Telstra, US Cellular, ou encore Verizon.

Le Canadien est certainement en train de mettre la dernière main aux développements de services dérivés de Gist et Tungle, mais exclusivement réservés à ses produits. Il n’a certainement plus pour ambition de devenir un éditeur de logiciels pour mobiles ‘hardware agnostic’. Il se contentera donc de continuer de supporter Android, iOS et Windows Mobile sur BlackBerry Enterprise Server.