Blingtones : premier label de musique pour Mobiles

Le groupe, lancé par Lagardère Active Broadband aux États-Unis débarque en France. Il va proposer des productions originales pour les trois opérateurs de téléphonie. Une solution qui fait office de bouée de sauvetage pour une industrie du disque moribonde

Aux États-Unis, depuis la fin 2004, Blingtones totalise trois millions de titres originaux téléchargés. Un titre s’est vendu à lui seul à prés de 500.000 exemplaires, un record pour une musique sur téléphone.

La ‘mobile musique’ est désormais l’une des possibilités alternatives les plus sérieuses pour les industriels du disque, l’explosion du marché de la personnalisation du téléphone mobile du téléphone arrive à point. L’objectif de Plurimédia, la filiale contenus destinés aux mobiles du groupe Lagardère, en proposant Blingtones aux Français, est de familiariser les utilisateurs avec le téléchargement des sonneries, réalisées en exclusivité (et c’est la nouveauté) pour le label dit de rap et R’nB, l’environnement musical favori des 11-20 ans. Les jeunes vont applaudir:« C’est frais, c’est Yo, ça surfe un max sur la hip-hop positive attitude ambiante. » 3 euros le morceau! Plus sérieusement, selon la dernière étude de Médiamétrie, 59% des garçons âgés de 11 à 15 ans sont fans de rap et d’hip-hop et 44% des filles âgées de 11 à 20 ans apprécient le R’nB. Le groupe estime que le marché français de la personnalisation du mobile représente 200 millions d’euros. Dans le quotidien Les Échos, le directeur général de Plurimédia France, Fabien Baunay s’explique sur l’aspect créatif de cette initiative : « Les moins de 25 ans veulent des contenus spécifiques, nous allons produire nous-mêmes ces contenus pour mobiles, car le marché est prêt. » C’est vrai qu’il y a du temps de cerveau disponible entre deux émissions de télé-réalité. Les débuts sont lents, puisque pour l’instant il n’y a qu’entre 5 et 10 nouveautés par semaine. Les sonneries coûteront 3 euros l’unité, une somme pharaonique, mais que Plurimédia justifie par le contenu à caractère exclusif qu’il fournit. La qualité est proche du Mp3 et des vidéos seront aussi développées par Blingtones France. Le label propose aux artistes et à leurs producteurs un strict partage des revenus, l’opérateur se réservant 50% des revenus. La musique en ligne pour Mobiles : le montant des factures risque de gonfler Les associations de consommateurs ont déjà tiré la sonnette d’alarme. En effet, quasiment tous les opérateurs de notre pays se sont lancés dans ce nouveau marché de la personnalisation du mobile, véritable pain béni, engrangeant des marges colossales. D’abord Bouygues Telecom, (lire notre article) qui en septembre dernier a annoncé son offre « Welcome Sound ». Avec ce service payant de sonneries d’attente, le troisième opérateur affirme être le premier à avoir « offert » un tel service à nos chères têtes blondes. Particulièrement populaire en Asie, ce service permet de transformer la tonalité d’attente entendue par un correspondant qui cherche à vous joindre. Avec la major Universal, l’opérateur a lancé « Universal Mobile », une marque commune à destination des jeunes, au programme : des forfaits bloqués et des contenus musicaux exclusifs, mais limités. Ensuite SFR, (lire notre article) qui propose aussi à ses clients le service « Ring Back Tones ». Le service baptisé « SFR Tona » est facturé 2 euros par tonalité achetée. À quand les sonneries de particuliers en ligne sur la toile? Dans le même temps, opérateurs et fabricants multiplient les accords pour transformer les mobiles en baladeur mp3 (lire nos articles). Les deux géants américains, Apple et Motorola vont rendre la musique téléchargée sur iTunes compatible avec les téléphones mobiles du fabricant. Nokia qui souhaite bien occuper le terrain, a passé un accord équivalent avec le groupe Loudeye, fournisseur B2B de contenu numérique pour les acteurs des médias. En conclusion, tous ces signes, montrent bien que les opérateurs autant que les producteurs de musique ont une préférence marquée pour la mobilité et le téléphone portable, qu’ils considèrent dorénavant comme la plate-forme par excellence de vente de musique en ligne. Avec des marges beaucoup plus élevées, le mobile pourrait s’imposer face à Internet dans le marché de la musique en ligne.