Blockchain : 5 tendances à retenir pour 2020

Déploiements, plateformes, interopérabilité… 2020 devrait être l’année du « pragmatisme » en matière de projets blockchain en entreprise, selon Forrester.

Moins d’entreprises se lancent dans des projets de blockchain aujourd’hui que sur la période 2016-2018, en particulier en Amérique du Nord et en Europe. Mais celles qui s’engagent adoptent une approche plus « pragmatique » et déterminée des projets. Le mouvement devrait se confirmer en 2020, selon les prévisions de Forrester Research (en accès payant).

« Les entreprises les plus tournées vers l’avenir continueront d’explorer des approches stratégiques de tokenisation d’actifs (ou conversion de droits associés à un actif en jetons numériques), appuyées par des smart contracts (contrats intelligents) », a souligné dans un billet de blog Martha Bennett, vice-présidente et analyste principale chez Forrester.

En 2020, les entreprises devraient se concentrer davantage sur des questions opérationnelles, exigeant une flexibilité de déploiement de la blockchain et une interconnectivité entre les réseaux. La société d’études et de conseil livre ainsi les 5 prévisions suivantes :

Déploiements hybrides, frameworks au top et interopérabilité

1. Déploiements hybrides et multicloud >

Plus de 80% des déploiements à venir de la blockchain en entreprise seront hybrides et/ou multicloud, selon Forrester Research.

2. Bataille pour le leadership entre plateformes >

La bataille pour le leadership entre frameworks DLT (Distributed Ledger Technology) devrait se poursuivre. En 2019, Hyperledger Fabric, Ethereum/Quorum, Corda (R3), Digital Asset (DA), MultiChain et Hyperledger Sawtooth ont gagné du terrain. En 2020, la course en tête des parts de marché devrait se jouer entre Fabric, Ethereum/Quorum et Corda. Mais un seul grand projet mené chez un nouvel acteur pourrait changer la donne, selon la société d’études et de conseil.

3. Interopérabilité d’abord >

Pour tirer parti de la blockchain, différents réseaux (finance, livraison, logistique, etc.) devront interagir. Une grande partie de la problématique en 2020 devrait porter sur l’étendue de la relation : allons nous vers un « simple » partage de fichiers ou un transfert de valeur entre les chaînes de blocs ?

4. DLT et solutions de gestion existantes >

Des liens rapprochent les solutions existantes de gestion des processus métier (BPM), d’automatisation des processus numériques (DPA) et de gestion des contrats.

« Tandis que certains fournisseurs établis développent en interne des fonctionnalités de blockchain pour les solutions existantes de gestion, d’autres se lanceront par le biais de partenariats, d’investissements, voire d’acquisitions. »

5. Blockchain privée ou publique ? >

Selon Forrester, les applications basées sur des chaînes de blocs continueront à se répartir en deux catégories : les applications décentralisées (Decentralized Applications, DApps) axées grand public. Celles-ci utilisent principalement des chaînes de blocs publiques et sans autorisation. Et des applications d’entreprise reposant presque exclusivement sur des réseaux autorisés utilisant des frameworks DLT dédiés au monde des affaires.

« Il n’est pas réaliste aujourd’hui de prendre en charge dans une blockchain publique des cas d’utilisation complexes à grande échelle pour les entreprises. Toutefois, des problèmes d’interopérabilité entre des silos à plusieurs chaînes de blocs ont déjà entraîné des discussions sur le rôle des blockchains publiques dans les processus d’entreprise », ont observé les analystes de Forrester.

En outre, la progression de nouveaux acteurs comme Hedera Hashgraph et Kadena dans la blockchain publique devrait faire évoluer le débat.

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