Internet des objets, une nouvelle source de compétitivité pour les industriels

Blog proposé par Ariba / SAP

L’Internet des objets apportera des sources de revenus supplémentaires à l’industrie grâce la conception de nouveaux services associés à des produits. Mais le débouché majeur demeure la possibilité, pour les entreprises, d’améliorer l’efficacité de leur processus industriels.

Balance intelligente Withings, montre connectée iWatch d’Apple, lunettes Google Glass… Les objets connectés envahissent peu à peu notre quotidien. De fait, tout un chacun a désormais une notion de la façon dont ce que l’on appelle « l’Internet des objets » va bouleverser nos vies. L’impact sur le monde de l’entreprise est en revanche beaucoup moins clair dans les esprits. Deux analyses récentes, l’une menée par la banque Goldman Sachs, l’autre par The Economist Intelligence Unit, donnent un coup de projecteur sur l’apport des appareils connectés dans le secteur industriel.

Selon la banque Goldman Sachs, l’Internet des objets sera ainsi une source de revenus supplémentaires pour les entreprises industrielles grâce la conception de nouveaux services initiés via des partenariats. L’étude cite en guise d’exemple le service de voiture connectée mis en place depuis le début de l’année par AT&T en partenariat avec les constructeurs automobiles Audi, General Motors, Tesla et Volvo. Ces derniers proposent une connexion à haut débit en 3G ou 4G dans leur véhicule pour un abonnement mensuel de 10 dollars. À la fin de l’année, 30 modèles de General Motors seront ainsi pourvus d’un accès 4G LTE. Ces véhicules agiront alors comme de véritables « hotspots Wifi » auxquels les passagers de l’habitacle pourront connecter jusqu’à 7 appareils.

Améliorer l’efficacité des processus industriels

Mais l’opportunité majeure réside sans doute dans la transformation des entreprises. Les deux analyses insistent sur la possibilité pour ces dernières d’améliorer l’efficacité de leurs processus industriels. Dans le domaine de la logistique, l’automatisation des systèmes de repérage et de gestion des flux de marchandises permet de sécuriser le suivi des conteneurs, d’optimiser la gestion et la réception des palettes, le suivi des stocks ou la gestion des flottes de véhicules.

Autre promesse affichée, le raccourcissement des cycles de production grâce à la connectivité offerte par les nouveaux robots et équipements industriels. « Certaines entreprises détiennent des preuves tangibles montrant que ce que l’on nomme le ‘smart manufacturing permet d’économiser de l’argent et d’améliorer la fiabilité des machines », appuie The Economist Intelligence Unit. Bosch en Allemagne, General Electric (GE) et Johnson Controls aux États-Unis travaillent tous sur des systèmes permettant de prédire une panne de machine et déclencher la maintenance automatiquement. Avant même que l’équipement ne tombe réellement en panne. Ce qui réduit le recours à l’intervention humaine et évite les interruptions de production forcément coûteuses. Le constructeur automobile japonais Toyota affirme qu’il a économisé plus de 500 000 dollars par an dans son usine d’Alabama aux États-Unis grâce à un tel système.

Les freins inhérents au ‘smart manufacturing’

Cette utilisation des objets connectés est encore sous-exploitée. Une étude de décembre 2013 menée par l’American Society for Quality (ASQ, une communauté mondiale regroupant des professionnels de la qualité) révèle que seulement 13% des fabricants américains utilisent des systèmes de fabrication intelligents. Les raisons ? Le coût initial de mise en œuvre et les risques perçus quant à l’évolution des systèmes de production. Parmi ces derniers, l’impact sur l’emploi joue un rôle non négligeable. Car cette évolution induirait une réduction des besoins de main d’œuvre. Même si l’industrie aurait alors besoin de profils plus qualifiés.

Si le développement du ‘smart manufacturing’ se concrétise, les industriels occidentaux regagneront de la compétitivité. Et l’on pourrait bien assister à une redistribution des cartes entre l’Occident et les pays émergents, prédit The Economist Intelligence Unit. « Les marchés émergents peuvent perdre l’avantage concurrentiel dont ils ont bénéficié jusqu’à présent grâce au différentiel de salaire », anticipe Erik Brynjolfsson professeur à la Sloan School of management du MIT (Massachussetts Institute of Technology), cité dans l’étude. Même si le mouvement reste limité, des entreprises américaines, à l’instar d’Apple, GE ou Motorola, ont déjà relocalisé une partie de leur production aux États-Unis ces dernières années. En s’appuyant sur une plus grande automatisation de leur chaine de fabrication pour compenser les salaires plus élevés versés en Amérique du Nord.