Blue Waters, le projet du plus puissant supercalculateur au monde, fait plouf

Ce devait être le plus puissant super calculateur au monde. Il n’en sera rien. Du moins, pas dans l’immédiat. IBM et le NCSA (National Center for Supercomputing Applications) ont annoncé, le 6 août dans un communiqué commun, que le projet Blue Waters était abandonné. « IBM a dénoncé son contrat avec l’Université de l’Illinois pour fournir le supercalculateur Blue Waters pour le NCSA », peut-on y lire.

Le projet remonte à 2007. La NCSA et l’université de l’Illinois basée à Urbana-Champaign sélectionne IBM comme constructeur de la machine en spéculant sur les développements technologiques futurs pour répondre aux besoins de puissance. Blue Waters devait à l’origine atteindre une puissance péta-flopique (soit en million de milliards d’opérations par seconde). Il devait être construit autour du processeur Power7, présenté en avril dernier.

Mais les choix technologiques d’IBM n’ont visiblement pas séduit les universitaires. « La technologie innovante qu’IBM a finalement développée était plus complexe et nécessitait une hausse significative du budget augmenté et un soutien technique par IBM supérieure aux attentes initiales. NCSA et IBM ont collaboré étroitement sur diverses propositions afin de conserver la participation d’IBM dans le projet mais ne sont parvenu à aucun accord mutuel concernant la voie à suivre », notent les deux parties.

Conséquence, IBM va rembourser à la NCSA les sommes déjà versées (dont les montants ne sont pas précisés), le centre applicatif rendra son matériel à l’entreprise d’Amonk. Mais le projet n’est pas abandonné pour autant. « Le NCSA est confiant dans le fait que son objectif de construire un supercalculateur à l’échelle péta-flopique reste réalisable dans un temps opportun, assure l’organisme qui va se coordonner avec la National Science Foundation pour assurer la continuité du projet afin que les objectifs du projet soient achevés. » Sans fournir de précision sur le «temps opportun» avancé.

Et qui sait si Big Blue ne reviendra pas dans la course. « IBM, l’Université de l’Illinois, et le NCSA vont explorer d’autres possibilités de poursuivre leur travail commun établi au cours du projet Blue Waters. » En attendant, le K Computer de l’Advanced Institute for Computational Science (AICS) au Japon et construit par Fujitsu est le plus puissant ordinateur de la planète (selon le classement de juin 2011 du Top500) avec une capacité de calcul de plus de 8 péta-flop mais pour une consommation électrique de près de 10 méga-watts. Longtemps à la tête du classement, le Roadrunner d’IBM n’arrive plus qu’en dixième position…

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