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Boris Auche (Bull): «Les applications métiers open source vont se développer»

Justement, que répondre aux entreprises qui ne voient pas comment faire de l’argent avec l’open source?
La question reste un des thèmes central des DSI: quelle est la pérennité d’une solution si elle est gratuite? Donc, sous entendu parfois, si elle ne « vaut » rien? La valeur de l’open source ne peut pas être simplement son coût, c’est aussi son agilité, sa souplesse, son ouverture, sa standardisation, etc., et l’ensemble de tout ces éléments fait que les entreprises y trouvent leur compte et sont prêtes à payer. Quand on dit que l’open source est un moteur de l’innovation, ce n’est pas un slogan, c’est une réalité. L’offre HPC Bull est composé à 85% d’Open Source, et a été primée meilleure solution HPC au monde en 2009 par la revue de référence HPCWire (détails ici). Nous n’aurions pas pu le faire en propriétaire à cause du coût d’entrée. Celui de l’open source pour l’innovation est très faible. Chacun est sensé pouvoir travailler avec son voisin. L’objectif est d’éviter l’effet «lock-in». Chaque projet ne cherche pas à créer des dépendances et donc publie ses interfaces, ce qui est le meilleur moteur de standardisation. Tout le monde va dans le même sens, ne pas bloquer l’autre. Et la mesure du succès, c’est la pénétration du marché par le nombre de téléchargements de l’application. Par exemple, chez nous, un développeur a écrit JavaMelody, un monitoring d’applications Java. Il l’a posté sur GoogleCode et ça marche super bien. Des grandes sociétés l’utilisent aujourd’hui: Logica, SNCF, Oracle, Cisco, Siemens, Orange UK, Garmin, Accor…

Quels seront les thèmes porteurs au CIO Summit?
Cette année, il y aura une activité autour des forges, un thème plutôt technique, destiné aux directions des études. Mais les thèmes centraux seront axés sur la pérennité des solutions, la gouvernance, le support, la contractualisation. Car si la conscience vient d’en bas, l’autorité vient d’en haut. Il est important que la DSI maîtrise la dimension de gouvernance du système d’information. Aujourd’hui, le DSI n’a plus la même place qu’avant. Avec la présence à ses côtés d’utilisateurs métiers, sources de financement de projets, il assure essentiellement les développements et l’intégration des projets dans le SI. L’innovation raccourcit les temps de mise en projet et les cycles de décision. La question de l’intégration demeure un vrai problème à sa mesure. Par exemple, si on a besoin de monter un SLA (service level agreement), la solidité du composant sera critique, ce qui induit un dynamisme communautaire critique, etc. Ce qui impose une méthodologie dans les choix qui vont s’exprimer dans les règles de gouvernance.

« En Europe nous bénéficions de la flottille Talend, Nuxeo, Exo Plateform, Bonitasoft, Alfresco… »

Comment Bull aborde l’open source?
Nous avons défini l’offre Libre Energie dans quatre domaines propres aux besoins: Libre Service qui permet de développer des applications open source à partir de solutions open source : Jboss, Jonas, Eclipse… Dans ce cadre, nous avons créé l’offre NovaForge; LibreEchange pour remplacer les composants propriétaires utilisés dans les applications par des composants open source (par exemple Websphere vers Jboss) afin de réduire les coûts de licences et de support; Libre Accès, une offre de support de composants open source comparable aux offres de support propriétaire; et Libre Entreprise, offre d’intégration de solutions open source dans le SI (par exemple solutions de gestion de contenu, gestion de courrier, bus de services).

Philippe Montargès, qui préside l’ Open World Forum, faisait remarquer que l’Europe n’avait pas de porte-avions européen à la Red Hat. Ne pourrait-ce pas être le rôle de Bull?
Non car nous sommes constructeur et intégrateur pas éditeur. Mais si, en Europe, nous n’avons pas le porte-avions Red Hat, nous bénéficions de la flottille Talend, Nuxeo, Exo Plateform, Bonitasoft, Alfresco…

Comment voyez-vous l’édition 2011 de CIO Summit?
J’ai deux préoccupations: le retour des ateliers, qui prendra la forme d’un livre blanc; et le choix des thématiques 2011, choisies en fonction de l’évolution du marché, et débattues lors «workshops» qui sont, je crois, une bonne idée.

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