Bourse : déprime et spectre de la récession

Séance du jeudi 27 mars : pas de reprise des investissements avant la fin de la guerre contre l’Irak

Le scénario d’une guerre contre l’Irak longue et meurtrière trouve de plus en plus d’écho auprès des investisseurs. Jusqu’au directeur du FMI,

Fonds Monétaire International, qui craint une récession mondiale si le conflit se prolonge. Dans ces conditions, toutes les places boursières dépriment. A la Bourse de Paris, le CAC40 a perdu 2,32% à 2.722,84 points. Selon l’Insee, le moral des patrons français est en baisse. L’indice synthétique du climat dans l’industrie manufacturière s’est replié à 94 en mars. Il était à 97 en février. Le président George « War » Bush a une nouvelle fois apporté la preuve de son entêtement, au-delà de toute mesure, en déclarant : « Pour nous, c’est une question de victoire, [?] Peu importe le temps que cela durera.« . Rien de bon pour le marché, qui, déjà prudent, fait preuve de plus en plus d’appréhension. A Wall Street, le Dow Jones a reculé de 0,96% à 8.151,16 points, et le Nasdaq de 0,91% à 1.374,83 points. En contrepartie, les investisseurs américains ne prêtent plus attention aux indices macro-économiques. La réduction du nombre d’inscriptions au chômage la semaine dernière, le produit intérieur brut en hausse de 1,4% au quatrième trimestre 2002. La hausse de 1,7% de la consommation des personnes au même trimestre. Rien n’est venu ébranler le pessimisme de la Bourse américaine. Retour à la pression sur les valeurs technologiques Peu de mouvements d’ampleur, mais un retour du mouvement baissier. Les valeurs informatiques en particulier sont reparties à la baisse, dont Transiciel, en retrait de 5,14% à 4,43 euros, Cap Gemini qui encaisse 4,28% à 25,25 euros, et Altran, qui recule de 4,15% à 3 euros. De son coté, Thomson chute de 4,80% à 10,70 euros. EADS s’inscrit en retrait de 5,45% à 7,81 euros, après qu’Air France a annoncé le report de livraison de 7 avions moyen-courriers Airbus livrables à l’automne, au titre du plan d’adaptation au ralentissement du trafic. Airbus a démenti dans la journée, en confirmant sa prévision de livraison de 300 appareils en 2003, et en affirmant qu’Air France sera livré dans les délais prévus. Une affirmation qui ne semble pas avoir convaincu les investisseurs. Philips, par la voix de son directeur général, Gerard Kleisterlee, lance un avertissement. Prenant en compte la conjoncture économique, il incite les investisseurs à la prudence quant aux objectifs financiers du groupe. France Telecom n’en finit plus de s’inscrire à contre-courant, à la hausse. Le titre enregistre une progression de 3,03% à 17,70 euros.