Bourse : entre OPA hostile et prudence

Le serpent de mer est révélé: la rumeur d’OPA hostile du moyen Sanofi-Synthélabo sur le gros Aventis est confirmée, mais les investisseurs restent prudents et la Bourse poursuit sa consolidation

C’est un gros morceau que Sanofi-Synthélabo souhaiterait digérer. Aventis est en effet un groupe franco-allemand plus gros que lui. Et lorsque la ‘victime’ rejette l’offre d’OPA en déclarant que son prix est trop faible, la réaction de la Bourse reste prudente: elle s’interroge sur la capacité de l’attaquant à surenchérir, et sur l’intervention éventuelle d’un chevalier blanc.

Sanofi sera sans doute contraint à relever son offre, tant il est vrai qu’elle n’est pas généreuse! D’ailleurs, la prime offerte de 3,6% sera rapidement dépassée par les gains enregistrés par Aventis sur les places boursières. Si l’opération réussit cependant, elle aboutirait à la création du deuxième groupe pharmaceutique européen, et troisième mondial avec un chiffres d’affaires de plus de 21 milliards d’euros. L’OPA hostile dans la pharmacie a quelque peu occulté les autres marchés sur la place de Paris. Le CAC40 a reculé de 0,48% à 3.675,72 points. Les investisseurs restent prudents, tandis que le risque d’une correction technique des marchés se fait plus pressant. Le marché européen a éprouvé le besoin de souffler et de poursuivre sa consolidation, en attendant une série de publications de résultats d’entreprises, comme Xerox, Texas Instruments, Amazon ou Nortel. Dans ces conditions, les valeurs technologiques tendent le dos et laissent la vedette aux pharmaceutiques. De l’autre côté de l’Atlantique, la Bourse américaine, après un démarrage hésitant, s’est réveillée après la clôture des places européennes. Avec un gain de 1,27%, le Dow Jones rejoint son niveau d’il y a 31 mois, à 10.702,51 points. Et l’indice composite du Nasdaq progresse de 1,41% à 2.153,83. Alors que les délocalisations, l’outsourcing ‘off-shore’ et la désindustrialisation sont en passe de devenir un point central des élections américaines, le président de la Fed, Alan Greenspan, s’est prononcé avec insistance contre le risque d’un retour au protectionnisme. Enfin, dans la soirée, Texas Instruments a rassuré le marché en renouant avec les bénéfices, à 512 millions de dollars avec un chiffre d’affaires de 2,77 milliards de dollars en progression de 9% par rapport au trimestre précédant, un résultat supérieur aux attentes du marché. Mais surtout, le premier fabricant mondial de puces pour téléphones portables anticipe pour le trimestre en cours un chiffre d’affaires de 2,72 à 2,95 milliards de dollars, là encore supérieur aux attentes des analystes.