Bourse : fin de semaine douloureuse à Paris

Le CAC40 affiche néanmoins un rebond hebdomadaire salvateur

Après trois premières séances tonitruantes avec un gain de plus de 11%, le CAC40 a fortement réduit la voilure vendredi. L’indice parisien a ainsi perdu 2,8% à 3.213,60 points. Le repli aurait pu être plus prononcé, le CAC dévissant de plus de 5% à la mi-séance assommé par la décision du Sénat américain de rejeter les demandes d’aides des constructeurs d’automobiles.

Mais dans la journée, l’intervention de George W. Bush, indiquant que son administration pourrait utiliser les fonds à sa disposition dans le cadre du plan de sauvetage du secteur financier pour éviter que GM ne se retrouve en situation de cessation de paiement, ainsi que quelques statistiques moins mauvaises qu’attendu, ont permis à la Bourse de Paris de sauver les meubles.

Sur la semaine, le CAC s’offre un rebond salvateur qui efface les pertes enregistrées sept jours plus tôt : +7,55%. Depuis le début de l’année, l’indice perd 42,76%.

Alcatel-Lucent s’est illustré en plongeant de 11,57%. La nouvelle direction a présenté un nouveau plan stratégique et de nouvelles économies mais des perspectives de marché très pessimistes ont douché les investisseurs. En revanche, Atos Origin (+2,72% à 17,40 euros) a été soutenu par le contrat de 9 millions d’euros décroché auprès de l’armée de l’air, pour la maîtrise d’oeuvre de son futur système d’information.

Renault (-6,09%) et Peugeot (-5,02%) affichent aussi les plus fortes baisses en raison des incertitudes pesant sur le sort de leurs homologues américaines.

Les valeurs bancaires ont également tiré la cote vers le bas après l’annonce de 30.000 à 35.000 suppressions d’emplois chez Bank of America. BNP Paribas a perdu -6,27% à 43,80 euros, Crédit Agricole -7,54% à 8,88 euros et Société Générale -6,74% à 36,25 euros.

Londres a perdu 2,47%, Francfort 2,18% et l’Eurostoxx 50 2,59%.

Aux Etats-Unis, les bonnes nouvelles sont venues de statistiques moins mauvaises que prévu qui ont soutenu Wall Street. Le Dow Jones grappille 0,75% à 8.629,68 points et termine la semaine quasi-stable (-0,07%). Le Nasdaq prend 2,18% à 1.540,72 points et engrange 2,08% cette semaine.

L’indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l’Université du Michigan a progressé en décembre à 59,1 points, alors que les analystes tablaient sur 55 points.

Les ventes de détail aux Etats-Unis ont baissé en novembre pour le cinquième mois consécutif, reculant de 1,8% par rapport à octobre. Mais les analystes tablaient sur un repli plus marqué, de 2%.

« Le marché a montré ces derniers jours qu’il pouvait monter sur des nouvelles négatives, et aujourd’hui on a eu cela », alors que le Sénat américain s’est révélé incapable de se mettre d’accord jeudi soir sur un plan d’aide aux constructeurs automobiles, a indiqué Art Hogan, de Jefferies à l’AFP.

Wall Street a également été secoué par l’arrestation de Bernard Madoff, conseiller en investissement à Wall Street et ancien président du Nasdaq qui est accusé d’avoir monté une gigantesque fraude portant sur 50 milliards de dollars.

L’opérateur mobile Verizon Wireless est finalement parvenu à lever les 17 milliards de dollars nécessaires au refinancement de l’acquisition de son rival Alltel (fusion annoncée en 2007), qui doit donner naissance au numéro un américain du secteur. Son actionnaire majoritaire Verizon a gagné 1,02%.

Intel affiche la plus forte hausse de l’indice Dow Jones, de 5,49%. Selon le Gartner, le fondeur a bouclé une année 2008 avec des ventes en hausse alors que le secteur des semi-conducteurs baisse pour la première fois depuis 2001.