Bourse : France Télécom chute à contre-courant

Séance du vendredi 21 mars : bonne orientation des valeurs technologiques, mais les évènements du conflit en Irak ont pesé lourd

France Telecom est une des très rares valeurs françaises à avoir trébuché vendredi. Le titre enregistre la plus forte baisse de la Bourse de Paris, 4,13% à 20,20 euros. Les rumeurs d’augmentation de capital imminente ont pesé sur l’opérateur. Ainsi que la stabilité de la note de l’agence de notation Standard & Poor’s, décevante alors que les investisseurs s’attendaient à un relèvement, après la cession de Wind à Enel. Mais S&P a jugé que cette vente n’affecterait pas le profil de crédit de France Telecom, ni d’Orange.

La Bourse de Paris surfe sur l’optimisme de Wall Street La Bourse de Paris a choisi de s’inscrire dans le prolongement de l’optimisme américain. Le CAC40 progresse fortement de 3,43% à 2.890,68 euros. L’indice parisien enregistre une progression de 5,50% sur la semaine. L’actualité des entreprises US se faisant rare, les investisseurs se sont tournés vers les déclarations des militaires américains. A Wall Street, le Dow Jones a enregistré sa septième séance à la hausse, 2,84% à 8.521,97 points, et le Nasdaq progresse de 1,36% à 1.421,84 points. Une tendance que les évènements du week-end pourraient inverser. L’actualité des entreprises au ralenti

Alstom affiche un gain de 10,97% à 1,72 euros. Malgré l’avertissement de l?agence de notation Fitch, qui s’inquiète de la « forte détérioration de la santé financière » du groupe. Mais le contexte boursier se prête aux achats à bon compte. Vivendi Universal a gagné 5,11% à 14,40 euros. Le groupe aurait obtenu un nouveau crédit bancaire de 2,5 milliards d’euros, par une prolongation sur trois ans de crédits existants, et dont l’échéance n’arriverait pas avant 2004. Selon le Financial Times, et malgré ses précédentes affirmations, VU aurait mandaté des banques afin de négocier la reprise de sa participation de 35% dans Maroc Telecom, pour 1,6 milliard d’euros. L’opération est importante pour VU, car elle permettrait de retarder les cessions de VU Entertainment, soumises au paiement d’obligations fiscales vis-à-vis d’USA Interactive et de Barry Diller. Ted Turner a officiellement annoncé qu’il souhaitait rester administrateur du groupe AOL Time Warner, mais il a confirmé sa démission du poste de vice-président. La guerre ne profite pas aux valeurs militaires US Les précédents conflits avaient entraîné un rallye boursier dès le début des hostilités, qui avait permis en particulier à l’aéronautique de défense d’atteindre des sommets dans les jours qui avaient suivi l’entrée en guerre. Le schéma ne se reproduira probablement pas avec la guerre contre l’Irak. D’abord parce que le climat boursier ne s’y prête pas. Le démarrage du conflit fait suite à une période de relance du marché, à la mi-mars, qui a profité e particulier aux valeurs technologiques, et dans une moindre mesure aux valeurs militaires. Le rallye a donc déjà un lieu, et il n’est pas certain que les investisseurs envisagent de la renouveler sur le secteur de l’armement. Ensuite parce que les valeurs vedettes du secteur militaire sont aussi les principaux acteurs de l’aviation civile. Et les répercussions du conflit, même si elles seront faibles en cas de guerre rapide, vont se mesurer sur les carnets de commandes. Le coût de la guerre, 100 milliards de dollars selon certaines estimations et sans compter les vies humaines, pourrait peser sur le moral des ménages américains. Il est donc probable que la guerre contre l’Irak, en dehors des prochains contrats de remise à niveau des stocks et matériels, une goutte d’eau dans le budget des Boeing, Lockheed-Martin et General Dynamic, n’apporte pas le rebond attendu des valeurs.