Bourse : inquiétude sur les marchés US. Et si Bush perdait ?

Nouvelle séance à la baisse sur les places boursières européennes, entraînées par la déception des chiffres de l’emploi aux Etats-Unis. Une fin de semaine décevante, mais qui confirme la bonne tenue des valeurs technologiques

Il faudra dans les semaines à venir compter avec un nouveau facteur de pression sur les marchés boursiers américains : les investisseurs, qui jouaient George W Bush vainqueurs, doivent désormais envisager un autre scénario, avec son challenger Kerry qui remonte et pourrait jouer gagnant !

Au fil des confrontations télévisées où s’affrontent les deux candidats à l’investiture, la victoire du président Bush n’est plus une certitude, et le doute s’immisce doucement sur les marchés. Et si Bush perdait ? Et comme si cela ne suffisait pas, une nouvelle déception est venue souffler le froid sur les marchés US, avec les chiffres mensuels de l’emploi. Le volume de créations de postes en septembre, 96.000, est nettement inférieur aux attentes des analystes, 160.000. Attention, l’indice est l’un des plus influents à Wall Street ! Et s’il fallait confirmer par un indice la nervosité qui s’empare des marchés américains, ce serait l’Or, valeur refuge s’il en est, dont le cours s’envole et qui a dépassé le cap des 425 dollars l’once à Wall Street ! La Bourse de New York confirme ses inquiétudes et a réagi de nouveau à la baisse sur la déception des chiffres de l’emploi et le nouveau record historique du cours du baril de pétrole. Le Dow Jones recule de 0,69% à 10.055,20 points, et le Nasdaq amplifie le mouvement avec une chute de 1,47% à 1.919,97 points. Pas si loin des considérations politiques de la Bourse US, ce vendredi 8 octobre, la Bourse de Paris a terminé la semaine sur une note négative, avec un repli du CAC40 de 0,55% à 3.737,87 points. Mais la progression de 0,21% de l’indice vedette parisien sur la semaine souligne la résistance du marché, essentiellement marqué par la hausse historique du cours du pétrole. Le pétrole qui a inscrit un nouveau plus haut historique ce vendredi, à 53,40 dollars le baril de pétrole brut léger au Nymex, avant de se replier légèrement et de terminer à 53,31 dollars. Le dollar continue de baisser, 1,2409 dollar pour 1 euro. Une surprise inattendue est venue de Soitec, le leader mondial du SoI, le silicium sur isolant pour l’industrie des semiconducteurs, qui bondit de 3,30% après l’annonce de l’amélioration de la conductivité des lamelles de silicium ‘smart cut’. Autre surprise de taille, Alstom qui plonge de 1,82% après avoir bondi de 15% sur la perspective de gros contrats en Chine ? on parle de 180 locomotives de marchandises et 40 rames de TGV, de 357 millions d’euros en équipements hydroélectriques et d’un accord avec Dong Fang sur un projet de centrale nucléaire, soit environ 1,4 milliard d’euros ! Ces contrats ont été révélés à l’occasion de la visite de Jacques Chirac en Chine. Le premier fabricant mondial de terminaux de paiement Ingenico a publié des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. Rien d’inquiétant sur un marché qui traditionnellement enregistre une activité plus faible sur ce trimestre, mais suffisamment inquiétant pour que le titre recule de 4,23%. Les valeurs technologiques n’ont pas été à la fête cette fin de semaine. Capgemini a reculé de 3,30%; idem pour Equant -3,05%, Business Objects -2,54% ou Steria -1,84%.