Bourse : semaine sanglante

Vendredi, l’emploi américain a fait chuter tous les indices… sauf le Dow Jones

La hausse du chômage aux Etats-Unis a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase… Après un début de semaine en fort repli, les indices européens ont à nouveau plongé vendredi suite à de mauvais indicateurs venus d’outre-Atlantique.

Le chômage américain a bondi à son plus haut niveau en cinq ans en août aux Etats-Unis, à 6,1% de la population active contre 5,7% en juillet, tandis que l’économie supprimait 84.000 emplois. Le chômage américain est ainsi revenu à son plus haut niveau depuis septembre 2003.

Curieusement, ce nouveau signal négatif concernant l’état de santé de l’économie américaine n’a pas fait plier Wall Street. A la clôture, le Dow Jones s’adjuge 0,29% à 11.220,96 points tandis que le Nasdaq perdait 0,14% (2.255,88 points). Sur la semaine, l’indice vedette américain lâche tout de même 2,8% et l’indice technologique 4,7% !

A la dégradation du marché du travail, de mauvais augure pour la consommation et la croissance, s’est ajouté l’avertissement de Nokia sur le risque de baisse de ses parts de marché sur le troisième trimestre.

Le groupe finlandais, premier fabricant mondial de téléphones portables, a cédé 9,55% à la Bourse d’Helsinki et son action cotée à New York a fini en repli de 7,58%.

Elle a entraîné dans sa chute certains de ses concurrents, comme Qualcomm (-1,79%) ou Motorola (-0,88%).

Le fabricant de mémoires informatiques, SanDisk, a pris 31,05%, le sud-coréen Samsung Electronics ayant manifesté son intérêt pour un possible rachat.

Parallèlement, l’actualité des fusions-acquisitions a provoqué plusieurs hausses spectaculaires : le groupe de tabac UST a bondi de 25,09% après les informations selon lesquelles il serait en discussions avancées en vue d’un rachat par Altria Group pour plus de 10 milliards de dollars. Altria a pris 1,4%.

Les mauvais chiffres américains ont en fait avant tout impacté les bourses européennes. Déjà chahuté en semaine, le CAC40 parisien a connu un nouveau coup de tabac vendredi : -2,49% à 4.196,66 points. Sur la semaine, la chute atteint 6,38%. Sur l’année, l’indice français perd plus de 25%!

La Bourse de Paris avait déjà plongé de 3,22% jeudi, après que deux statistiques américaines avaient laissé présager de mauvais chiffres pour l’emploi en août aux Etats-Unis.

Sur le front des valeurs, les financières sont généralement en baisse en raison des craintes concernant les perspectives économiques. Axa perd 3,51% à 21,175 euros, BNP Paribas 2,37% à 60,38,

STMicrolectronics plie de 5,57% à 8,149 euros. UBS a dégradé le titre de « neutre » à « vendre » en raison du niveau élevé de ses stocks et de mauvaises perspectives pour les semi-conducteurs. L’intermédiaire a abaissé sa prévision de croissance des revenus pour l’ensemble du secteur de 8% à 4% pour 2009.

PPR a dévissé de 5,22%, Bouygues de 4,87% et Veolia de 4,25%. Les trois quarts des valeurs composant l’indice vedette ont clôturé sur des replis supérieurs à 2%.

Dans le vert sur le CAC 40, on retrouve seulement trois rescapés : Danone (+1,13%), Essilor (+0,56%) et Unibail Rodamco (+0,14%).

A Londres, le Footsie perd 2,26% à 5.240 points et, à Francfort, le Dax cède 2,42% à 6.127 points.

Du côté du pétrole, le baril de brut léger américain baisse de 1,64 dollar à 106,25, les mauvais chiffres de l’emploi américain appuyant le scénario d’une baisse de la demande. Le dollar cote 1,4274 pour 1 euro.