Bourse : semaine très agitée sur les marchés

Les places, très volatiles, ont fait du yo-yo pendant cinq jours. Au final, les pertes catastrophiques de la semaine dernière ont à peine été compensées

La nervosité domine encore les marchés financiers et boursiers. Et il semble qu’une crise en ait chassé une autre. Après avoir éteint l’incendie autour des banques, grâce aux plans d’aide massifs des pays européens notamment, les investisseurs ont du faire face à une nouvelle perspective, encore plus sombre, celle de la récession généralisée.

Rappel : la semaine avait en effet bien commencé. Après les pertes historiques enregistrées plus tôt (-20% en moyenne en cinq jours), les bourses avaient fortement rebondi après l’annonce du plan européen, garantissant notamment les prêts inter-bancaires. A Paris, le CAC40 s’est ainsi envolé de 11% en une semaine, un record absolu.

Mais dès mercredi, les mauvais chiffres de la consommation américaine (comment pouvait-il en être autrement ?), ont douché tous les espoirs de rebonds. Les places se sont à nouveau effondrées, hypersensibles à la moindre nouvelle, qu’elle soit bonne, mauvaise ou tout simplement logique.

Mais le rebond surprise de jeudi à New York a permis aux marchés européens de relever la tête vendredi, sans toutefois que des explications claires expliquent cette remontée. En fait, même pour les expertes, il est bien difficile d’expliquer les mouvements brutaux des marchés actuellement. Un constat bien résumé par un investisseur : « le marché a poursuivi son cheminement maniaco-dépressif », a estimé Frederic Dickson, de DA Davidson.

Ce vendredi, le CAC 40 a donc repris 4,68% à 3.329,92 points. Au total, sur la semaine, l’indice parisien reprend 4,8%, une misère comparé aux -22% de la semaine précédente. Depuis le début de l’année, le CAC dévisse de 40,7%.

Les valeurs considérées comme « défensives », c’est-à-dire relativement immunisées face au ralentissement conjoncturel, ont figuré en tête de la cote: Sanofi-Aventis prenant 9,31% à 44,44 euros, Carrefour 8,59% à 26,80 euros et Danone 5,65% à 42,89 euros.

Dexia a lâché 1,67% à 4,60 euros tandis que Crédit Agricole (+2,00% à 10,48 euros), BNP Paribas (+1,70% à 55,93 euros) et Société Générale (+1,69% à 45,30 euros) ont fait moins bien que le marché.

Les autres grandes places européennes ont également terminé en nette hausse : Londres a regagné 4,43% et Francfort 3,43%.

A Wall Street, la semaine s’est terminée en baisse, les traders étant toujours tétanisés par les risques de récession. Symptôme des craintes persistantes sur l’économie américaine, les mises en chantier de logements ont chuté de 6,3% sur un mois en septembre, à leur plus bas niveau depuis janvier 1991, et l’indice de confiance des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan a baissé plus fort qu’attendu en octobre.

Le Dow Jones a perdu 1,4% à 8.852,22 points tandis que le Nasdaq à forte composante technologique est resté quasi-stable (-0,37% à 1.711,29 points) malgré les résultats d’AMD, IBM et Google, qui étaient globalement conformes ou supérieurs aux attentes des analystes (lire nos articles). Sur la semaine, les indices gagnent respectivement 4,75% et 3,75%. Pas cher payé.

IBM (-0,81%) a annoncé jeudi un bénéfice au 3ème trimestre en hausse de 22%, en ligne avec les prévisions des analystes. Il se monte ainsi à 2,08 milliards de dollars.

Honeywell International (-5,04%) a fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 6% à 9,3 milliards de dollars au troisième trimestre, contre 9,58 milliards attendu. Le bénéfice progresse de 20% à 0,97 dollar par action contre 0,95 attendu. Le groupe prévoit un chiffre d’affaires de $37,2 milliards environ en 2008.

Le moteur de recherche Google (+5,53%) a publié jeudi après bourse, des chiffres trimestriels dépassant les attentes des analystes, à 1,35 milliard de dollars.

Sur le front du pétrole, l’or noir reprend quelques couleurs en s’établissant autour des 72 dollars le baril à New York, soit 50% de moins que les records absolus atteints il y a quelques mois.