Avant de se réconcilier, Bouygues a porté plainte contre Free sur la 4G

Bouygues Telecom 4g olivier roussat

Début février, Martin Bouygues portait plainte contre Xavier Niel pour dénigrement de ses services 4G. Mais ça, c’était avant. Avant que Free et Bouygues n’entrent en négociations exclusives pour écarter Numericable du marché mobile…

C’était avant que Bouygues et Iliad ne signent, le 9 mars, un accord de négociations exclusives, qui verrait Free mettre la main sur un portefeuille de fréquences et le réseau mobile de Bouygues Telecom (pour un montant maximum de 1,8 milliard d’euros) en cas de succès de l’acquisition de SFR par le groupe de BTP. Le 3 février, Bouygues Telecom a porté plainte contre Free pour pratiques trompeuses et dénigrement des services 4G, révèle L’Express.

C’est Martin Bouygues, le Pdg du groupe de BTP, qui aurait porté plainte devant le Tribunal de commerce de Paris suite à des propos tenus par Xavier Niel. Dans le Journal du dimanche du 15 décembre, le patron d’Iliad déclarait avoir « beaucoup de peine pour [ses] concurrents ». Et revendiquait 700 antennes, à l’ouverture de son réseau 4G contre 530 pour celui de Bouygues Telecom. Et il ajoutait : « Pour SFR, c’est 724. Seul Orange en a encore plus. »

Antennes 4G ou packagées ?

Un chiffre évidemment contesté par Bouygues puisqu’il correspond au nombre d’antennes synchronisées sur les fréquences 2600 MHz (la seule pour laquelle Free possède une licence). Xavier Niel ne comptait donc pas les 65 sites LTE 800 MHz et encore moins les près de 5 000 antennes 1800 MHz dédiées à la 4G que possède son concurrent. Et pour cause, selon le fondateur de Free, « les autres antennes [que le 2600 MHz] ne font pas de haut débit, elles ne servent qu’à afficher 4G sur votre téléphone ».

Une analyse tout en nuances qui prête à un débat que seule la Justice peut trancher, aux yeux de Bouygues. Sauf qu’entretemps, les deux entreprises sont entrées dans un cycle de négociations visant à écarter Numericable, l’autre acheteur potentiel de SFR. Et, aujourd’hui, ce genre de guéguerre fait un peu tâche. Si Bouygues rachète effectivement SFR, la procédure juridique pourrait bien se volatiliser d’elle-même. Mais dans le cas contraire ?


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