Bouygues Telecom mise sur Eden pour casser du Free Mobile

En revoyant à la baisse les tarifs de ses forfaits Eden, Bouygues Telecom cherche à retenir les abonnés tentés par les offres de Free Mobile.

Le directeur délégué Richard Vieil avait annoncé l’intention de Bouygues Telecom de rivaliser face à Free Mobile. Après avoir revu les tarifs de son offre low cost B&You, puis ajusté certains forfaits Ideo et Relax, Bouygues Telecom poursuit la révision de sa grille tarifaire.

L’opérateur vient donc de réajuster les tarifs de sa gamme Eden, qui par défaut, propose les SMS et MMS illimités dans l’ensemble de ses offres. La formule Classic tombe désormais à 19,90 euros/mois pour 1 heure de communication et 22,90 euros pour 2 heures. À condition d’acheter un nouveau terminal (et de s’engager pour deux ans). L’offre nue, qui permet de conserver son vieux terminal (mais continue d’imposer une période d’engagement de 12 mois), tombe respectivement à 14,90 euros et 17,90 euros. La solution reste compatible avec l’offre quadruple play Ideo (dans ce cas, le forfait Eden Classic nu revient à 9,90 euros).

Offre pléthorique

Les versions Relax et Smartphone des forfaits Eden, qui intègrent une offre Internet, proposent des tarifs variant de 24,90 euros (offre nue 2 heures et 3 numéros illimités) à 59,90 euros (appels illimités, y compris vers une centaine de destinations internationales, et 3 Go d’Internet avec renouvellement du smartphone, plus TV) en passant par 29,90 euros (illimité et 500 Mo de données) et 49,90 euros (pour l’illimité voix et 1 Go d’Internet/mail…). Autant d’offres compatibles avec Ideo et l’optimisation des coûts. Il y en a a priori pour tous les goûts et usages, sachant que diverses options sont disponibles.

Malgré les efforts consentis, les nouveaux tarifs Eden restent loin de l’offre à moins de 20 euros pour de la voix illimitée et 3 Go de données Internet de Free Mobile (une concurrence réservée à B&You). Mais Bouygues Telecom, qui a vu quelque 134 000 clients partir pour les offres du nouvel entrant depuis leur lancement, joue essentiellement la carte de la fidélité (et donc de la fidélisation), un terrain sur lequel Free pourra difficilement lutter avec des offres sans engagements (à moins que cette absence d’engagement constitue le meilleur des arguments de fidélisation).

La carte de la fidélisation

L’opérateur entend donc proposer des terminaux à l’achat moins chers aux abonnés de plus de 24 mois par rapport aux offres faites aux nouveaux clients. Bien sûr, la pratique consistant à monter dans le haut de gamme des terminaux en fonction de la nature du forfait perdure. De même, le prix du forfait baisse automatiquement si le client ne renouvelle pas son mobile, au bout de 24 mois comme de 12. Les clients peuvent même changer de forfait sans avoir à se réengager. Enfin, l’opérateur met en avant ses services de conseils de paramétrage du terminal, son réseau de boutiques où s’adresser en cas de problème et le prêt gratuit d’un téléphone en cas de panne, le temps de la réparation.

Tout en faisant clairement des efforts pour réduire l’écart qui le sépare désormais du plus agressif des concurrents mobiles, Bouygues Telecom joue essentiellement la carte de la fidélisation et de la qualité plus que des offres concurrentielles avec des tarifs réellement agressifs sur le marché. Et éviter de concurrencer sa propre offre low cost. Autrement dit, une stratégie défensive plutôt qu’offensive alors que l’opérateur nous avait habitués à l’inverse avant l’arrivée du nouveau trublion (Bouygues Telecom a été le premier à lancer un forfait quadruple play, notamment). Il restera à vérifier que cela suffit à retenir les clients. C’est également la stratégie adoptée par Orange qui devrait proposer une nouvelle grille tarifaire de ses forfaits mobiles, hors Sosh, début avril. Du côté de SFR, on évoque plus des gels d’investissements (comme chez Bouygues Telecom, d’ailleurs), voire des restructurations sociales, que des baisses tarifaires. Pour l’heure.